Se déclarant préoccupée par les actions militaires de la Turquie dans les régions frontalières, en particulier au Sud-Kurdistan, la ministre suédoise des Affaires étrangères a appelé à la reprise d’un processus de paix entre le PKK et la Turquie.
Répondant à une question parlementaire du porte-parole du Parti de gauche pour les relations étrangères, Hakan Svenneling, au sujet de l’invasion militaire turque et de l’utilisation d’armes chimiques dans le sud-Kurdistan (nord de l’Irak), la ministre suédoise des Affaires étrangères Ann Linde a déclaré que les attaques de la Turquie au Kurdistan compromettaient la sécurité des civils.
La ministre suédoise a souligné par ailleurs l’importance d’entamer un « processus de paix inclusif et crédible » entre le Parti des Travailleurs du Kurdistan (PKK) et l’État turc, appelant au respect de la souveraineté de l’Irak et à la protection des civils.
La déclaration d’Ann Linde est la suivante :
« L’Irak a été fortement touché par le conflit ces dernières années et sa stabilité a été encore plus compromise par les tensions régionales.
Dans le cadre des pourparlers, tant avec les représentants turcs qu’au sein de l’UE, j’ai souvent réitéré l’importance de reprendre un processus de paix crédible et inclusif entre le PKK et le gouvernement turc. J’ai également exprimé nos préoccupations au sujet des actions militaires de la Turquie dans les régions frontalières, y compris l’Irak. Il est important que toutes les parties s’abstiennent d’aggraver la situation et agissent conformément au droit international dans le plein respect de la souveraineté de l’Irak.
Bien sûr, cela s’applique également à la Turquie. Les opérations militaires de la Turquie dans le nord de l’Irak compromettent la sécurité des civils et la stabilité dans la région. Le droit international humanitaire pose des exigences claires en matière de protection des civils. Les parties à un conflit armé ne peuvent viser que des cibles militaires. Les règles de distinction, de proportionnalité et de précaution doivent être respectées. Les rapports sur les attaques chimiques dans le nord de l’Irak n’ont pas été confirmés. En tout état de cause, l’utilisation d’armes chimiques est interdite par le droit international. Pour la Suède, c’est essentiel et c’est quelque chose que nous avons constamment souligné dans les contextes internationaux, y compris l’UE et l’ONU. »