Suite à l'accord entre le gouvernement de Bagdad et le KRG, le CADS a déclaré que Shengal était confrontée à un nouveau massacre.
Selon le CADS, l'accord conclu entre Bagdad et le KRG est une menace pour Shengal

Évaluant les développements qui ont suivi l’accord conclu entre le gouvernement de Bagdad et le KRG concernant Shengal, le Conseil autonome démocratique de Shengal (CADS) a déclaré que Shengal était confrontée à un nouveau massacre.

Après l’accord conclu le 9 octobre 2020 entre le gouvernement central irakien et le gouvernement régional du Sud-Kurdistan (KRG), concernant Shengal (Sinjar), la communauté yézidie se manifeste. Le Conseil autonome démocratique de Shengal (CADS) a déclaré dans un communiqué que, depuis l’accord, Shengal est confrontée à un grand danger et lancé un appel à l’opinion publique kurde et internationale.

Rappelant les réactions des yézidis et les efforts pour annuler l’accord, le CADS a déclaré: « Toutes nos tentatives de dialogue ont échoué, il semble que les parties insistent sur la mise en œuvre de l’accord. »

LES YEZIDIS FACE À UN NOUVEAU MASSACRE

Se référant à l’attaque génocidaire des troupes de l’Etat islamique (EI) contre Shengal en 2014, qualifiée par les yézidis de 74e Ferman (en kurde, ordre de génocide), le CADS a déclaré que les yézidis sont, depuis l’accord du 9 octobre, menacés d’un 75e Ferman.

« Ceux qui veulent aujourd’hui envoyer les forces militaires à Shengal, où étaient-ils lorsque les gangs de l’EI nous ont attaqués ? », a demandé le CADS, ajoutant que la région de Shengal n’avait pas besoin de forces étrangères pour se défendre.

Déclarant être contre tout conflit, le CADS a cependant précisé qu’il utiliserait son « droit à l’autodéfense en cas d’attaque contre les acquis du peuple ». 

Selon le Conseil de Shengal, l’accord conclu le 9 octobre entre Bagdad et le KRG dirigé par le Parti démocratique du Kurdistan (KRG) de Barzani, vise plusieurs objectifs, notamment la destruction des institutions autonomes fondées par les yézidis, l’anéantissement de leurs forces d’autodéfense à travers la confiscation des armes et l’imposition d’un contrôle militaire strict sur Shengal, autant à l’intérieur qu’au niveau des frontières.

Le CADS a par ailleurs accusé les signataires de l’accord de vouloir déployer des forces militaires étrangères dans la région et favoriser le retour des Arabes qui avaient collaboré avec l’EI.

APPEL À AGIR POUR EMPÊCHER UN NOUVEAU FERMAN

« Aujourd’hui, a souligné le CADS, le gouvernement irakien impose un nouveau décret sur Shengal, à travers des lois qui visent en réalité à accomplir ce que l’EI n’a pas pu achever en 2014. » Et d’appeler la communauté internationale et le peuple kurde « des quatre parties du Kurdistan » à « agir immédiatement pour empêcher ce nouveau ferman ».