Ogün Samast, l'assassin du rédacteur en chef du journal Agos, Hrant Dink, a été libéré mercredi de la prison de Bolu en Turquie.
À droite, le journaliste arménien Hrant Dink. En haut, à gauche, son assassin Ogun Samast entouré de deux policiers posant fièrement derrière un drapeau turc, au lendemain du meurtre.

Ogün Samast, l’assassin du rédacteur en chef du journal Agos, Hrant Dink, a été libéré mercredi de la prison de Bolu en Turquie.

Ogün Samast, auteur du meurtre du journaliste arménien Hrant Dink, tué à Istanbul le 19 janvier 2007, a été libéré mercredi soir de la prison de Bolu. Samast avait été arrêté le lendemain du meurtre et condamné à 22 ans et 10 mois d’emprisonnement en 2011. Il a été libéré mercredi pour « bon comportement ».

Premières réactions

La nouvelle de la libération de l’assassin du rédacteur en chef du journal Agos a suscité des réactions d’indignation au sein de l’opposition. « La libération du tueur à gages responsable du meurtre ignoble de notre bien-aimé Hrant Dink est un coup d’État politique de l’alliance AKP-MHP [Coalition islamo-nationaliste au pouvoir en Turquie] contre la volonté de coexistence et la demande de paix du peuple de ce pays », a déclaré le co-président du Parti de l’égalité et de la démocratie des peuples (HEDEP), Tuncer Bakırhan. 

« Grâce à Hrant et à des milliers de nos amis, nous avons appris à ne pas nous incliner et à défendre la paix avec persévérance. Nous poursuivrons notre lutte contre les assassins et le pouvoir politique qui les soutient ; nous continuerons à résister jusqu’à ce que la justice et la paix prévalent dans ce pays », a ajouté le responsable politique.

Tülay Hatimoğulları, coprésidente du HEDEP, a déclaré pour sa part : « Gültan Kışanak, Selahattin Demirtaş, Osman Kavala, Can Atalay sont en prison juste à cause de leurs opinions, mais Ogün Samast, le meurtrier de Hrant Dink, est libre ! Nous poursuivrons notre lutte contre cette pratique d’exécution discriminatoire des peines ainsi que contre les responsables de l’assassinat de Hrant et le pouvoir politique qui se cache derrière. Nous poursuivrons la lutte pour la paix, que notre bien-aimé Hrant nous a laissée en héritage. »