L’armée turque a mené de nombreuses frappes au cours de la nuit dernière au Sud-Kurdistan. Des zones d'habitation civiles sont touchées. 
La Turquie mène depuis des années des incursions armées au Sud-Kurdistan, sous prétexte de "lutte contre le terrorisme"

L’armée turque a mené de nombreuses frappes au cours de la nuit dernière au Sud-Kurdistan. Des zones d’habitation civiles sont touchées. 

La Turquie a frappé au moins 24 fois le territoire de la région autonome du Kurdistan d’Irak au cours de la nuit de lundi à mardi, a rapporté Kamaran Osman de l’ONG Community Peacemaker Teams (CPT).

Le porte-parole de l’organisation humanitaire a indiqué que les attaques avaient notamment visé des villages d’Amêdî, dont Spîndarê, Kevnê Mijê et Gîrgaşê. L’armée turque aurait également pris pour cible les environs des massifs de Koxe et de Tale près de Çoman, les zones situées autour de la localité de Qelatukan à Qeladizê, la commune de Mawet et les montagnes d’Asos. “D’après les informations dont nous disposons à l’heure actuelle, ces attaques n’ont pas fait de victimes parmi la population civile”, a fait savoir Osman. Et de préciser que les zones concernées étaient encore survolées par des drones et des avions de combat, ce qui rendait la communication difficile.

Une guerre passée sous silence

La Turquie mène depuis des années des opérations contre les positions du Parti des Travailleurs du Kurdistan (PKK) dans cette région du nord de l’Irak. Sous prétexte de “lutte contre le terrorisme”, Ankara mène une véritable guerre d’invasion au Sud-Kurdistan, multipliant ses bases militaires et procédant à l’évacuation forcée des villages situés près des zones d’opération. Cependant, la communauté internationale ferme les yeux sur cette incursion armée et sur les crimes qui en résultent. Selon le CPT, les opérations militaires menées par la Turquie dans le sud du Kurdistan depuis 1991 ont fait au moins 344 morts et 358 blessés parmi la population civile.