Le ministre turc des affaires étrangères a menacé mercredi d’une intensification des opérations transfrontalières contre des cibles kurdes.

Attribuant la récente attaque à la bombe commise à Ankara à des personnes « venues de Syrie », le ministre turc des affaires étrangères a menacé mercredi d’une intensification des opérations transfrontalières contre des cibles kurdes.

« Toutes les infrastructures et installations du Parti des Travailleurs du Kurdistan (PKK) et des Unités de protection du peuple (YPG) en Irak et en Syrie sont désormais considérées comme des cibles légitimes pour les forces armées et les services de renseignement turcs », a déclaré mercredi le ministre turc des Affaires étrangères, Hakan Fidan.

Fidan a imputé la récente attaque à la bombe commise à Ankara le 1er octobre à des personnes qui seraient venues de Syrie et qui y auraient été entraînées. Il a déclaré que ce dernier incident raffermissait davantage la position de la Turquie. 

Le commandant général des Forces démocratiques syriennes (FDS) a réagi à ces propos plus tard dans la journée: « Les auteurs de l’attaque d’Ankara ne sont pas passés par notre région comme le prétendent les responsables turcs … La Turquie cherche des prétextes pour légitimer ses attaques incessantes contre notre région et pour lancer une nouvelle agression militaire », a-t-il déclaré sur les réseaux sociaux.

Quelques heures après l’attaque de dimanche, la Turquie a mené des raids aériens contre les bases du PKK dans les montagnes du Sud-Kurdistan (nord de l’Irak).

Ce mercredi, Ankara a mené plusieurs attaques de drones contre des infrastructures dans la région de Hassaké, au nord-est de la Syrie. Quatre civils auraient été blessés dans les attaques.

Depuis 2012, les forces turques ont mené un nombre record d’opérations militaires visant les Kurdes dans le nord de la Syrie, ainsi que les positions du PKK dans le nord de l’Irak.

Le régime turc prétend que ses incursions aériennes et terrestres relèvent du droit de légitime défense en vertu de l’article 51 de la Charte des Nations unies, un argument vivement contesté par les experts juridiques internationaux et les groupes de défense des droits humains.