Un enseignant et 11 élèves ont perdu la vie dans la région de Kobanê en raison des bombardements et des frappes de drones menés par les forces turques et leurs proxys djihadistes depuis le 8 décembre 2024, selon un responsable local de l’éducation.
Les villages et bourgs situés à l’ouest et au sud de Kobanê sont soumis depuis plus d’un mois à des tirs d’artillerie aveugles et à des attaques de drones, parallèlement aux frappes quotidiennes menées par les forces turco-djihadistes près du pont de Qereqozax (Qarah Qawzaq) et du barrage de Tishrîn, ce qui affecte gravement la vie des civils et les infrastructures.
Civils et écoles pris pour cible
Kamiran Ebeh, porte-parole de l’administration scolaire de Kobanê, a déclaré qu’un enseignant, Abdullah Sheikh Ali, et sa famille ont été tués lorsque leur maison située dans le village de Tal Abir, à l’ouest de Kobanê, a été touchée par des tirs d’artillerie.
Les attaques ont également détruit l’école de Tal Abir, située à 35 kilomètres à l’ouest de Kobanê, privant ainsi les élèves de cet établissement de l’accès à l’éducation.
« Plusieurs écoles d’Aïn Issa, dont l’école du village d’Al-Hurriya, ont été complètement détruites par les bombardements aveugles, privant les élèves d’un endroit sûr pour s’instruire », a encore indiqué M. Ebeh.
Perturbation de l’enseignement
Plus d’un millier d’étudiants de tous niveaux ont été contraints d’abandonner leurs études en raison de l’intensification des attaques pendant la période des examens de mi-parcours.
Ebeh a condamné les attaques turques, accusant la Turquie et ses milices djihadistes de commettre des crimes contre les enfants et les étudiants. Il a appelé les organisations internationales, y compris l’UNICEF et la coalition internationale, à intervenir pour mettre fin à l’agression turque.
Appel à rendre des comptes
La destruction d’établissements d’enseignement et la perte de jeunes vies soulignent l’impact dévastateur du conflit sur les générations futures de la Syrie.
La Turquie est de plus en plus critiquée pour ses opérations militaires dans le nord de la Syrie, qu’Ankara justifie comme faisant partie de sa campagne contre ce qu’elle considère comme des « éléments terroristes ». Cependant, les groupes de défense des droits humains ont dénoncé à plusieurs reprises ces actions comme étant des violations du droit international, ciblant souvent des civils et des infrastructures essentielles.
Alors que Kobanê pleure ses morts, les habitants et les responsables continuent de réclamer justice et protection pour cette région frontalière du nord de la Syrie de plus en plus menacée par l’expansionnisme turc.