Les attaques turques contre un convoi civil se rendant au barrage de Tishrîn, dans le nord de la Syrie, ont fait plus de victimes qu’annoncé précédemment. Le dernier bilan communiqué par les autorités locales est de quatre morts et 23 blessés.
Le bombardement par l’armée turque d’un convoi civil près du barrage de Tishrîn, sur l’Euphrate, a fait mercredi plus de victimes que prévu initialement. L’administration du canton de Firat a annoncé dans la soirée un bilan de quatre morts et 23 blessés, dont plusieurs dans un état grave. Toutes les victimes seraient des civils. Parmi elles se trouve le chauffeur d’une ambulance du Croissant-Rouge kurde (Heyva Sor a Kurd).
Le convoi de voitures se rendait des cantons autonomes du nord-est de la Syrie vers le barrage de Tishrîn, situé au sud-est de Manbij, où se déroule depuis une semaine une manifestation de veille pour protester contre l’escalade des attaques de la Turquie et de ses milices djihadistes de l’ANS (Armée nationale syrienne) dans cette zone. Il a été visé sur la route par une première frappe de drone qui a fait un mort et plusieurs blessés.
Plus tard, une autre frappe a ciblé le convoi après que celui-ci ait atteint le barrage, faisant de nouvelles victimes. À peu près au même moment, des avions de combat de l’armée de l’air turque ont mené des attaques sur les environs du site.
Les autorités locales ont condamné les attaques comme une « grave violation » du droit international humanitaire et des droits humains. « Lorsque la population civile et les infrastructures vitales sont ciblées par des bombardements, il s’agit clairement de crimes de guerre qui doivent être nommés et poursuivis en tant que tels », ont-elles déclaré dans un communiqué publié dans la soirée. « Nous demandons à la communauté internationale de prendre enfin ses responsabilités et de prendre des mesures urgentes pour mettre fin à cette violence injustifiée de la Turquie et de ses alliés sur notre population et nos régions ».
C’est la quatrième fois que la Turquie attaque des civils participant à la veille sur le site du barrage de Tishrîn. Le 8 janvier, la Turquie avait bombardé un premier convoi de civils, tuant 3 personnes et en blessant 15 autres.