La grève de la faim de la prisonnière politique kurde Warisha Moradi, détenue à la prison d’Evin à Téhéran pour “rébellion” (baghi), entre dans sa deuxième semaine. Malgré la détérioration de son état de santé, Warisha Moradi reste déterminée à refuser tout transfert à l’hôpital et tout traitement médical.
Une semaine s’est écoulée depuis que la prisonnière politique kurde Warisha Moradi a entamé sa grève de la faim le 10 octobre, et des rapports récents font état d’une grave détérioration de son état physique.
Selon Kurdistan Human Rights Network (KHRN), suite à un examen médical le 14 octobre, le médecin de la prison d’Evin a recommandé que Moradi reçoive une perfusion intraveineuse et soit immédiatement transférée à l’infirmerie de la prison en raison de la grave détérioration de son état de santé.
Malgré son état de faiblesse, Mme Moradi a refusé tout traitement médical et s’est engagée à poursuivre sa grève de la faim jusqu’à ce que ses demandes soient satisfaites.
Des sources situées au Kurdistan iranien (Rojhilat) ont indiqué que Mme Moradi s’était évanouie deux fois au cours des trois derniers jours en raison d’une faiblesse physique.
Mme Moradi suivait auparavant des séances de physiothérapie pour divers problèmes de santé, mais elle a cessé tout traitement lorsqu’elle a entamé sa grève de la faim.
Dans une lettre envoyée récemment depuis la prison d’Evin, la prisonnière politique a déclaré : “En tant que personne engagée dans la transformation de la société et aux côtés des peuples opprimés, ma grève de la faim illimitée vise à attirer l’attention sur la répression nationale et sur la nécessité urgente d’abolir la peine de mort.”
C’est le 10 octobre, Journée internationale contre la peine de mort, que la jeune femme avait annoncé sa décision d’entamer une grève de la faim illimitée. Connue sous le nom de Ciwana Sine, l’activiste kurde avait été arrêtée le 1er août 2023 lors d’un contrôle de police près de sa ville natale de Sine (Sanandaj). Elle avait ensuite été détenue au secret. Deux mois plus tard, le réseau KHRN avait révélé que Moradi avait été détenue au département du service de renseignement de Sine où elle avait été sévèrement torturée, avant d’être transférée fin août à la prison d’Evin à Téhéran.
Accusée d’ “inimitié envers Dieu” et de “rébellion armée contre l’État”, en lien avec son appartenance au KJAR, organisation parapluie du mouvement des femmes kurdes en Iran, la jeune femme pourrait subir le même sort que sa compatriote, Pakshan Azizi, militante kurde condamnée à la peine de mort en juillet dernier.