La Cour suprême iranienne a annulé la condamnation à mort de Nasser Bekrzadeh, un Kurde de 25 ans originaire d’Orumiyeh, accusé d’espionnage au profit d’Israël.
L’information a été rapportée par le Réseau des droits humains du Kurdistan (KHRN) et confirmée par son avocat, Me Amir Raeisian.
« La peine de mort prononcée par la première chambre du tribunal révolutionnaire islamique d’Orumiyeh a été cassée par la 39e chambre de la Cour suprême », a indiqué l’avocat sur la plateforme X (ex-Twitter).
Un nouveau procès attendu
L’affaire va désormais être renvoyée devant une autre chambre du tribunal révolutionnaire d’Orumiyeh pour un nouveau procès. « Nasser Bekrzadeh travaillait dans le secteur du tourisme pour un employeur étranger. Les services de sécurité l’ont accusé d’avoir transmis des informations confidentielles à des ressortissants étrangers liés au régime sioniste », a expliqué Me Raeisian.
Arrêté une première fois le 9 août 2023 par les services de renseignement des Gardiens de la révolution (IRGC), il avait été libéré sous conditions après avoir accepté de coopérer avec les autorités. Mais il a de nouveau été interpellé le 2 janvier 2024 et détenu pendant plusieurs mois dans le centre Al-Mahdi des IRGC avant d’être transféré à la prison centrale d’Orumiyeh.
Son procès s’est tenu le 2 novembre 2024 devant la 3e chambre du tribunal révolutionnaire islamique d’Orumiyeh, présidée par le juge Najafzadeh, qui l’avait condamné à mort pour espionnage.
Une décision rare
La décision de la Cour suprême d’annuler une peine de mort dans une affaire d’espionnage est rare en Iran, où les accusations d’espionnage, en particulier au profit d’Israël, sont sévèrement réprimées. Cette décision ouvre toutefois la voie à une nouvelle instruction judiciaire dans un contexte où les ONG dénoncent régulièrement l’instrumentalisation des procédures judiciaires contre les militants kurdes et les travailleurs expatriés.
Nasser Bekrzadeh reste détenu en attendant la suite de la procédure.