Elaheh Mohammadi et Nilufar Hamedi ont été les premières journalistes à rendre compte du meurtre de Jîna Mahsa Amini, jeune femme kurde tuée par la police des mœurs iranienne en septembre 2022. Elles ont été condamnées en appel à 5 ans de prison par la justice iranienne.
Les journalistes Elaheh Mohammadi et Nilufar Hamedi, condamnées en première instance à de lourdes de peines de prison pour avoir enquêté sur le meurtre de Jîna Mahsa Amini, ont vu leur cas réexaminé en appel. Le porte-parole du pouvoir judiciaire iranien, Asghar Jahangir, a déclaré lors d’une conférence de presse dimanche que les deux femmes avaient vu leur peine réduite à un an d’emprisonnement pour “activités de propagande contre l’État” et à cinq ans pour “conspiration contre la sécurité de l’État”, selon le site d’information RojNews.
Mohammadi et Hamedi avaient été les premières journalistes à rendre compte du meurtre de Jîna Mahsa Amini. Elles avaient également couvert les funérailles de cette jeune femme kurde tuée par la police des mœurs iranienne en septembre 2022. Les deux journalistes avaient révélé les détails du passage à tabac de la victime alors qu’elle se trouvait en garde à vue et de sa mort ultérieure, après qu’elle ait été arrêtée pour port incorrect du voile.
Le meurtre d’Amini avait déclenché des manifestations dans tout le pays. Accusées initialement d’”espionnage pour le compte de la CIA”, les deux journalistes avaient été incarcérées à la tristement célèbre prison d’Evin, à Téhéran, sous différents chefs d’inculpation. Elles avaient ensuite été condamnées respectivement à 12 et 13 ans de prison, décision dont elles avaient fait appel. En janvier de cette année, les deux jeunes femmes avaient été libérées sous caution.
« Elles ont été acquittées de l’accusation de collaboration avec les États-Unis par la cour d’appel », a déclaré M. Jahangir lors de la conférence de presse.
Mahommadi et Hamidi sont lauréates du prix Guillermo Cano de l’UNESCO pour la liberté de la presse 2023, avec leur collègue Narges Mohammadi.