Le Parti démocratique des Peuples (HDP) a rendu hommage, ce vendredi, au journaliste Metin Göktepe, tué sous la torture il y a 25 ans.
La mère du journaliste Metin Göktepe tenant une photo de son fils lors d'une manifestation

Le Parti démocratique des Peuples (HDP) a rendu hommage, ce vendredi, au journaliste Metin Göktepe, tué sous la torture il y a 25 ans. « Nous rendons hommage aux dizaines de martyrs de la presse en la personne de Metin Göktepe et nous nous inclinons respectueusement devant leur mémoire », a déclaré le vice-président du HDP, Tayip Temel.

Tayip Temel, vice-président du HDP, a publié un communiqué à l’occasion du 25e anniversaire de l’assassinat du journaliste du quotidien Evrensel, Metin Göktepe. Soulignant que Göktepe et des dizaines d’autres journalistes ont été tués parce qu’ils étaient fidèles aux principes de la presse libre, M. Temel a déclaré : « Les attaques contre la presse libre en Turquie ont une longue histoire. C’est pourquoi, Metin et des dizaines d’autres journalistes en quête de vérité ont été pris pour cible par le gouvernement. »

 « Les martyrs de la presse libre, a poursuivi M. Temel, qui ont sacrifié leur vie pour apporter la vérité au public, en particulier Apê Musa (Musa Anter), Metin Göktepe, Gurbetelli Ersöz et Hrant Dink, éclairent notre chemin. Nous rendons hommage aux dizaines de martyrs de la presse en la personne de Metin Göktepe, qui a mis sa vie en danger, et nous nous inclinons respectueusement devant leur mémoire. »

Tué sous la torture

Originaire de la région de Sivas, le journaliste kurde Metin Göktepe a été arrêté le 8 janvier 1996, alors qu’il couvrait les funérailles de deux prisonniers politiques, Orhan Özen et Rıza Boybaş, tués lors d’une opération dans la prison d’Umraniye, à Istanbul. Il a ensuite été placé en garde à vue dans un gymnase, avec des centaines d’autres personnes venues participer aux funérailles. Sévèrement battu par la police, il est mort sous la torture.

Après son décès, les autorités turques ont déclaré que le journaliste était « mort après être tombé d’un mur ».

Tentatives de dissimulation

La Première ministre de l’époque, Tansu Çiller, et le chef de la police d’Istanbul, Orhan Taşanlar, ont affirmé dans un premier temps que Metin Göktepe n’avait pas été arrêté. Le procureur de la République a ensuite déclaré qu’il avait été arrêté, mais qu’il était tombé d’une chaise. Quant au ministre de l’intérieur, Teoman Ünüsan, il a déclaré que l’intéressé était mort en tombant du mur du hall des sports. De leur côté, les personnes placées en garde à vue en même temps que le journaliste ont rapporté que Metin avait été tué sous la torture.

Suite aux vives réactions suscitées par la mort de Göktepe et aux campagnes menées par les organisation de défense des droits humains, cinq des onze policiers qui avaient supervisé les séances de torture ont été jugés et condamnés à sept ans et six mois d’emprisonnement. Ils ont cependant été libérés au bout de 17 mois, suite à une amnistie pour les prisonniers condamnés pour des crimes non terroristes en 2000.