Grande vague de répression contre le Parti démocratique des Peuples (HDP). 143 personnes arrêtées en Turquie au cours des deux derniers jours

Une grande vague de répression est en cours contre le Parti démocratique des Peuples (HDP). Au cours des deux derniers jours, 143 personnes ont été arrêtées en Turquie, pour la plupart des jeunes et des avocats.

Au cours des deux derniers jours, au moins 143 personnes, pour la plupart des jeunes partisans du HDP, ont été placées en garde à vue à Istanbul, Adana, Bursa, Kocaeli, Antep et dans d’autres provinces, a annoncé Ümit Dede, porte-parole adjoint du Comité des droits humains du Parti démocratique des Peuples (HDP).

M. Dede a critiqué les informations diffusées par les médias pro-étatiques : « Les médias gouvernementaux agissent comme le pouvoir judiciaire et mettent en première page les arrestations d’activistes politiques en titrant ‘21 terroristes arrêtés’ ».

Le responsable du HDP a déclaré que la coalition AKP/MHP avait le dos au mur et utilisait des méthodes fascistes pour intimider les politiciens du HDP, les étudiants, les journalistes, les militants politiques et les institutions démocratiques. « La vague d’arrestations contre notre parti et les institutions démocratiques ne peut en aucun cas être justifiée par des arguments juridiques », a souligné M. Dede.

A Gaziantep, 60 mandats d’arrêt ont été émis par le procureur contre des membres du conseil d’administration du HDP et des militants de diverses associations kurdes interdites par décret à la suite de la tentative de coup d’État de 2016 : l’Association de solidarité et d’aide au Rojava, l’Association des juristes libertaires (ÖHD), l’Association de solidarité des proches de disparus (MEYA-DER), le Centre culturel de Mésopotamie (NÇM) et le Centre de la langue kurde (Kurdi-Der).

Plusieurs raids ont abouti à au moins 22 arrestations. Parmi les personnes arrêtées, figurent Ethem Ünal, coprésident local du HDP à Gaziantep, et les avocats Berivan Özpolat et Alaadin Aslan.

M.Dede a souligné que l’assistance juridique aux militants de l’opposition était de plus en plus criminalisée : « Le gouvernement la perçoit comme une menace pour ses intérêts et son existence lorsque les droits et les libertés sont défendus légalement ».

Le HDP a demandé l’arrêt immédiat de la persécution des avocats et la libération de toutes les personnes détenues.