Une audience s’est tenue, ce vendredi matin, dans le procès de 5 journalistes kurdes poursuivis pour avoir révélé « la torture par hélicoptère », un fait de violences commis par l’armée turque à l’encontre de deux villageois kurdes, dans la région de Van, en septembre 2020.
La deuxième audience du procès de cinq journalistes poursuivis pour avoir publié des articles sur les mauvais traitements infligés à deux villageois torturés et jetés d’un hélicoptère par des soldats turcs dans la région de Van, s’est tenue ce vendredi devant la cour criminelle de Van.
Adnan Bilen et Cemil Ugur, correspondants à Van de l’Agence de presse Mezopotamya (MA), Şehriban Abi de l’agence de presse féminine Jinnews, et la journaliste Nazan Sala avaient été arrêtés le 6 octobre 2020 et détenus pendant près de 6 mois. Une autre journaliste de MA, Zeynep Durgut, avait été arrêtée en décembre de la même année, avant d’être libérée sous contrôle judiciaire. Les 5 journalistes sont accusés d’avoir dénigré l’État, en raison de leurs reportages et articles sur le cas de deux habitants d’un village du district de Catak, Osman Şiban (50 ans) et Servet Turgut (55 ans), arrêtés, torturés et poussés hors d’un hélicoptère par l’armée turque, en septembre 2020. Alors que le premier a survécu avec de graves séquelles, le second est décédé moins de deux semaines après l’incident.
Seuls Adnan Bilen et Cemil Ugur ont assisté à l’audience de ce vendredi, les autres journalistes étant représentés par leurs avocats.
« CEUX QUI RÉVÈLENT LA VÉRITÉ SONT PUNIS »
Au cours de l’audience, le journaliste Adnan Bilen a rappelé que plus de 50 journalistes avaient été jugés en Turquie au cours des cinq derniers jours seulement, et souligné que ceux qui révèlent la vérité sont punis. « Si un prix doit être payé pour révéler la vérité, nous le paierons », a-t-il déclaré.
La cour a fixé la prochaine audience au 21 octobre.