Selahattin Demirtaş, ancien coprésident du Parti démocratique des peuples (HDP), a affirmé que des millions de personnes ont désigné Abdullah Öcalan comme le leader du peuple kurde.
« La justice ne peut discuter de cela. Öcalan œuvre pour la paix et pense à l’avenir du pays, » a-t-il déclaré.
Lors de l’audience du procès Kobanê, où 108 personnes dont 18 prisonniers sont jugés, la cour criminelle d’Ankara au campus de la prison de Sincan, des membres de partis politiques et des observateurs ont suivi les débats.
Des politiciens incarcérés, dont Sebahat Tuncel et Günay Kubilay, étaient présents, tandis que d’autres assistaient via un système de visio-conférence.
Durant sa défense, M. Demirtaş a abordé les procédures contre lui, évoquant la reconnaissance d’Öcalan comme leader du peuple kurde, une question de critique et de débat politique, mais non judiciaire.
Il a poursuivi en expliquant l’usage du terme « Monsieur » pour désigner Öcalan, y voyant une norme de respect et un élément linguistique, surtout en contexte international. Ce choix linguistique, selon lui, est devenu une crise due à la question kurde, et devrait rester dans le domaine de la liberté d’expression.
M. Demirtaş a également évoqué le motif de son procès, lié à son identité kurde et à ses références au Kurdistan, ainsi que son utilisation du terme « président » en référence à Öcalan, affirmant que celui-ci est plus concerné par l’avenir du pays que beaucoup de nationalistes et racistes.
Il a en outre mentionné Mazlum Doğan, figure emblématique de résistance du PKK contre la torture dans les années 80, soulignant que défendre sa mémoire est loin d’être un crime.
Concluant, M. Demirtaş a critiqué les politiques de l’État, les accusant de contribuer à l’escalade de la violence, et a appelé à une compréhension de la vérité pour résoudre le problème de la violence.