Un site historique a été découvert près de la ville d'Aïn Issa, dans le nord de la Syrie. Il daterait de la période byzantine.
Les fouilles effectuées sur le site archéologique d'Aïn Issa ont permis de découvrir des fragments de colonnes et des structures de fondation

Un site historique a été découvert près de la ville d’Aïn Issa, dans le nord de la Syrie. Il daterait de la période byzantine.

Un nouveau site archéologique a été découvert à environ deux kilomètres de la ville d’Ain Issa, dans le nord de la Syrie. Selon le comité culturel du Conseil de Girê Spî (Tall Abyad), les découvertes effectuées jusqu’à présent datent de la période byzantine. Les fouilles ont permis de découvrir des fragments de colonnes et des structures de fondation. Cependant, les bombardements quotidiens de l’armée turque et de ses troupes de mercenaires rendent difficiles la protection et l’exploration de ces sites archéologiques, d’autant plus que l’Administration autonome du Nord et de l’Est de la Syrie (AANES) ne bénéficie d’aucun soutien international dans ce domaine.

Aïn Issa : À la frontière des grands empires

La région d’Aïn Issa représente un creuset de cultures. Dans la première moitié du premier millénaire, l’Empire sassanide et l’Empire romain d’Orient (Byzance) se disputaient cette région qui porte les traces des deux cultures. Alors que l’Empire romain d’Orient était d’orientation chrétienne, les Sassanides adhéraient au zoroastrisme, une religion centrée sur le Dieu Ahura Mazda, encore pratiquée aujourd’hui au Kurdistan oriental et en Iran.

Le Rojava et le nord de la Syrie sont parsemés de sites historiques d’une importance inestimable dans l’histoire de la civilisation. En raison de sa situation géographique et de la fertilité de ses terres, la région était un important site de peuplement, ceci depuis le néolithique. Une multitude de cultures s’y sont croisées, développant des synergies.

L’histoire mouvementée de la région

La coexistence de différentes cultures et religions, typique de la région du nord de la Syrie, peut être retracée dans les vestiges archéologiques. Peu après la mort de Mahomet (632), la région a été conquise par les armées arabes, ce qui a mis fin à la période byzantine-sassanide. Toutefois, cela n’a pas signifié la fin des nombreuses identités dans la région. Malgré des taxes spéciales, le christianisme a pu s’y épanouir même sous la domination islamique. La situation était plus difficile pour le zoroastrisme, car sa reconnaissance en tant que « religion du livre » était problématique. Toutefois, grâce à la canonisation de l’Avesta (écritures sacrées zoroastriennes), le zoroastrisme a perduré dans certaines régions.

Située à la frontière de l’empire Byzantin, la région était une zone d’échange au Moyen Âge en raison de sa position au carrefour de plusieurs États. Aujourd’hui, la coexistence culturelle des différentes composantes ethniques et religieuses de la population est favorisée par le confédéralisme démocratique, une modèle de gouvernance qui sert de base à l’administration autonome mise en place dans la région.