Deux des étudiants kurdes blessés mardi dans l'agression raciste à Antalya

Après l’agression, mardi, de trois étudiants kurdes par un groupe d’ultra-nationalistes turcs à l’université Akdeniz d’Antalya, des manifestations antiracistes ont eu lieu dans plusieurs villes.

« Nous sommes ici avec notre identité kurde et nous y resterons, nous renforcerons chaque jour notre lutte contre le racisme. Personne ne peut nous menacer, personne ne peut casser la tête de nos camarades. Ce sont des actes de violence, ce sont des crimes de haine. Ils veulent que nous nous taisions, mais nous continuerons, nous ne nous tairons pas », a crié une étudiante kurde lors d’un rassemblement au sein de l’université d’Antalya, mardi soir.

Les étudiants ont par ailleurs critiqué l’attitude de la police, lui reprochant de laisser entrer des groupes racistes dans l’université et de ne rien faire contre les agressions. « Ne te tais pas, si tu te tais, tu seras le prochain », ont-ils scandé à la fin de la manifestation.

Ce mercredi, une manifestation a été organisée à Istanbul par les étudiants membres du Parti démocratique des Peuples (HDP). Les manifestants portaient des pancartes sur lesquelles on pouvait lire « Coude à coude contre le fascisme », « Les attaques fascistes ne peuvent pas empêcher notre lutte ». « Nous répondrons par la légitime défense », ont-ils scandé les étudiants en turc et en kurde.

Les étudiants membres du HDP manifestent à Istanbul contre les agressions racistes dans les universités

LE GOUVERNEMENT A PRÉPARÉ LE TERRAIN

S’exprimant au nom des manifestants, Mazlum Büyükkaya a rappelé les attaques racistes perpétrées contre les étudiants kurdes dans les universités d’Istanbul et d’Ankara. « Le gouvernement AKP-MHP [coalition islamo-nationaliste au pouvoir en Turquie] a préparé le terrain pour ces attaques », a-t-il souligné, ajoutant que « les politiques anti-kurdes de la coalition fasciste » étaient la principale cause de ces agressions.

Büyükkaya a déclaré que les attaques racistes au sein des universités étaient orchestré par un groupement appelé l’Union de la Jeunesse étudiante (ÖGB) soutenu par la police. Selon lui, ces agressions ont pour but d’éloigner les étudiants kurdes des universités.

« Nous sommes juste en face de vous avec notre stylo et notre poing si nécessaire », a cependant clamé le jeune homme à l’adresse des agresseurs, revendiquant le droit à la légitime-défense.