Le Newroz, symbole de résistance, d’identité culturelle et de quête de liberté, a été célébré aujourd’hui dans plusieurs villes du nord et de l’est de la Syrie.
Dans la région autonome du nord et de l’est de la Syrie, le nouvel an kurde, Newroz, a été célébré avec beaucoup d’enthousiasme. Dans onze villes, des dizaines de milliers de personnes – Kurdes, Arabes, Syriaques, Arméniens et Turkmènes – se sont rassemblées pour célébrer Newroz ensemble. Le Newroz a déjà été célébré en de nombreux endroits ces derniers jours.
Le premier Newroz après la chute du régime Baas
Les festivités de cette année étaient marquées d’un signe particulier : c’était le premier Newroz après la chute du régime Baas. À Kobanê, la fête a été célébrée sur la colline symbolique de Miştenûr, sur laquelle les forces kurdes avaient planté leur drapeau en janvier 2015, après avoir repris la ville des mains du groupe État islamique (EI)
À Cagir Baza, un village près d’Amûdê, le feu de Newroz a été allumé par des membres du conseil des familles des soldats tombés au combat, et une minute de silence a été observée en mémoire de tous ceux qui ont perdu la vie dans la résistance. Dans son discours, le co-président du Parti de l’Union démocratique (PYD), Xerîb Hiso, a déclaré que ce Newroz était placé sous le signe de la liberté, de l’autodétermination et d’une solution à la question kurde ainsi qu’à tous les autres conflits au Proche-Orient : « Cette année, le feu de Newroz a été allumé dans toute la Syrie grâce à la forte volonté de notre peuple. Cette force a montré qu’elle est invincible », a-t-il ajouté.
Hiso a rappelé la force symbolique du feu de Newroz, allumé par le forgeron Kawa, héros de la mythologie kurde, Il a souligné que la philosophie d’Öcalan avait attisé la flamme. « L’appel d’Öcalan à la paix et à une société démocratique a ravivé l’espoir ici en Syrie, a-t-il dit. Ce message est devenu un appel mondial à la résolution et à la dignité. »
Des dizaines de milliers de personnes se sont rassemblées à Hassaké. La cérémonie a débuté par une minute de silence et l’allumage du feu de Newroz, sous des bannières à l’effigie d’Abdullah Öcalan ainsi que des drapeaux des Forces démocratiques syriennes (QSD) et des Unités de protection du peuple et des femmes (YPG et YPJ). De nombreux participants étaient vêtus de costumes traditionnels. Un message d’Öcalan datant du Newroz de 2013 a été diffusé par haut-parleur.
Le Newroz de la liberté
Foza Yusîf, membre du Conseil présidentiel du PYD, a souligné l’importance du message d’Öcalan pour le Newroz de cette année. Elle a condamné les attaques de l’État turc contre le nord et l’est de la Syrie et souligné la détermination de la population à ne pas se plier à l’oppression. Dans le même temps, elle a critiqué le récent projet de constitution du gouvernement syrien : « Nous avons résisté au régime Baas pendant plus de 54 ans et perdu plus de 14 000 hommes et femmes. Un projet de constitution qui ne reconnaît pas nos droits est inacceptable pour nous. »
Yusîf a appelé le nouveau régime syrien à garantir les droits de tous les groupes sociaux et à prendre exemple sur l’autonomie administrative du nord et de l’est de la Syrie. Pour conclure, la politicienne a déclaré que le Newroz 2025 devrait entrer dans l’histoire comme le « Newroz de la liberté », avec pour objectif d’obtenir la liberté physique d’Öcalan : « Notre plus grand espoir est que M. Öcalan puisse s’adresser directement à son peuple l’année prochaine. »