Deux bateaux retournés par l'ouragan Irma à Marigot, sur l'île de Saint-Martin, le 9 septembre 2017-AFP / Martin BUREAU

Les îles de Saint-Martin et Saint-Barthélemy, déjà dévastées par le cyclone Irma, se retrouvaient samedi de nouveau dans la tourmente avec le passage de l’ouragan José, qui fait monter l’angoisse et l’exaspération de la population face à la réponse de l’Etat. 

José, placé en niveau 4, a commencé à affecter vers 18h, heure de Paris, les deux îles, passées en vigilance violette, synonyme de confinement total. Le phénomène doit durer jusqu’à dimanche à 12h. L’ouragan passera à 100 km au nord de Saint-Martin, déjà détruite à 95% par Irma, qui a touché Cuba samedi et doit atteindre dimanche la Floride.

Le passage de deux ouragans « aussi puissants » au même moment sur l’Atlantique est « sans précédent connu », selon Météo-France.

« Des vagues puissantes avec des creux de 6 à 8 mètres, de fortes pluies orageuses et des rafales de vents allant jusqu’à 130 km/h » sont attendues, contre plus de 300 km/h pour Irma. Toutes les liaisons aériennes et maritimes avec les deux îles sont désormais interrompues.

Une nouvelle épreuve pour les habitants, déjà sous le choc et souvent désemparés.

Avant le confinement, la tension était palpable par endroits. « La population est dans un état psychologique médiocre. La moindre rumeur fait qu’ils se pointent tous à un endroit en espérant être évacués », déclare un capitaine de la Sécurité civile.

« Je suis en colère après Paris et sa gestion de crise », explique Nicolas, fonctionnaire installé depuis six ans sur l’île.

Certains se plaignent du manque d’information. « On ne sait pas comment se préparer ni même ce qui nous attend », a raconté Steeve, âgé d’une trentaine d’années. Seules les radios de la partie hollandaise et de l’île d’Anguilla sont reçues à Saint-Martin.

Neuf abris capables d’abriter « 1.600 personnes » ont été ouverts à Saint-Martin, selon la ministre des Outre-mer Annick Girardin, qui est restée dans l’île pour la durée de l’ouragan. « Notre défi, c’est zéro mort pendant José », a dit une source de sécurité à l’AFP.

Dans une école de Galisbay (ouest de Saint-Martin), transformée en abri, un réfugié, Ludovic Coupan, n’a pas confiance: « Je ne me sens pas en sécurité, il y a trop de fenêtres », craint ce Parisien de 30 ans en vacances sur l’île, resté seul après l’évacuation de sa femme enceinte et de leur fille.

« Polémique »

Dans l’île jonchée de détritus, morceaux de tôles, murets ou poubelles pourraient devenir des projectiles dangereux.

L’eau et la nourriture, « acheminées sur place et stockées », doivent « désormais être distribuées à la population dans des conditions d’acheminement difficiles » avec un « quadrillage » du territoire, a précisé le Premier ministre Edouard Philippe.

« Il nous reste 12 bouteilles d’eau, pour trois, pour se laver et boire » alors qu’il fait « une chaleur torride », a témoigné au téléphone Olivier Toussaint, habitant de Saint-Barth, calfeutré. Il a mis du scotch sur ses vitres au cas où elles exploseraient, ses volets anticycloniques ayant été détruits par Irma.

Sur l’île, entre pillage et rumeurs d’évacuation, « on n’arrive pas à sécuriser tous les points », a dit vendredi à l’AFP le major Mertz, détaché à Marigot.

Le chaos profite aux pilleurs qui ont dévalisé des magasins et des pharmacies. Jusqu’alors, il y a eu 11 interpellations, selon le ministère de l’Intérieur.

La présidente du FN, Marine Le Pen, a dénoncé des moyens « tout à fait insuffisants », et des insulaires « obligés d’organiser leur propre défense ». « Conscient de la peur, de l’épuisement et de l’angoisse » sur place, le Premier ministre Edouard Philippe a fait part samedi soir, après une réunion de crise à l’Elysée, de la « mobilisation totale de l’Etat », critiquant ceux qui « voudraient faire vivre telle ou telle polémique ».

Outre les 410 gendarmes et 80 policiers notamment déjà sur place, trois escadrons de gendarmerie mobile, soit « 240 gendarmes supplémentaires », vont ainsi être déployés dans les deux îles, a-t-il déclaré. Deux seront « opérationnels lundi ».

Le dispositif sera complété rapidement par des moyens militaires avec la mobilisation de trois compagnies supplémentaires, « un détachement du GIGN et un autre du GIPN ».

La présidente du FN, Marine Le Pen, a dénoncé des moyens « tout à fait insuffisants », et des insulaires « obligés d’organiser leur propre défense ». « Conscient de la peur, de l’épuisement et de l’angoisse » sur place, le Premier ministre Edouard Philippe a fait part samedi soir, après une réunion de crise à l’Elysée, de la « mobilisation totale de l’Etat », critiquant ceux qui « voudraient faire vivre telle ou telle polémique ».

Outre les 410 gendarmes et 80 policiers notamment déjà sur place, trois escadrons de gendarmerie mobile, soit « 240 gendarmes supplémentaires », vont ainsi être déployés dans les deux îles, a-t-il déclaré. Deux seront « opérationnels lundi ».

Le dispositif sera complété rapidement par des moyens militaires avec la mobilisation de trois compagnies supplémentaires, « un détachement du GIGN et un autre du GIPN ».

Une interdiction de circulation s’apparentant à un couvre-feu est instaurée à Saint-Martin entre 19H00 et 07H00 jusqu’à mercredi.

Un premier coût des dommages a été évalué samedi à 1,2 milliard d’euros par la Caisse centrale de réassurance (CCR).

Cuba touché, la Floride évacuée

L’ouragan Irma a fait au moins dix morts et sept disparus dans les îles françaises, selon le dernier bilan.

Cela porte à 25 le total des personnes ayant trouvé la mort dans les Caraïbes, si l’on ajoute six décès dans les îles Vierges britanniques, quatre dans les îles Vierges américaines, deux dans la partie néerlandaise de Saint-Martin, deux à Porto-Rico, une à Barbuda.

Irma, repassé en catégorie 3, s’est abattu samedi matin sur Cuba. Plus de 10.000 touristes et plusieurs milliers de vacanciers cubains ont été transportés en lieu sûr, La Havane placée en alerte. Haïti et la République dominicaine ont aussi été touchés.

En Floride, où Irma, qui devrait se renforcer, arrivera dimanche matin via l’archipel des Keys avant de toucher Miami, plus du quart de la population était sous le coup d’un ordre d’évacuation.

Source : AFP