Depuis plusieurs semaines, les habitants de la ville de Hassakê et de ses villages sont privés d’approvisionnement en eau potable du fait de l’arrêt, par les forces d’occupation turques, de la station d’eau d’Allouk située dans la zone occupée de Serêkaniyê (Ras al-Ain). Plusieurs organisations de la société civile du nord et de l’est de la Syrie ont lancé un appel urgent, demandant à la communauté internationale d’intervenir pour rétablir l’approvisionnement en eau et empêcher ainsi une grave crise sanitaire et humanitaire.
Condamnant l’arrêt par la Turquie de la station d’Allouk dont dépend l’approvisionnement en eau de plus d’un million de personnes, les organisations signataires de l’appel urgent adressé notamment aux Nations unies, ont qualifié cet acte de « crime de guerre » et de « génocide ».
Le texte de la déclaration est le suivant :
« La station d’Allouk située dans la zone occupée de Serêkaniyê a été mise à l’arrêt pour la huitième fois depuis que l’armée Turque et les factions syriennes alliées ont envahi les régions de Serêkaniyê et de Tall Abyad (Girê Spî). La station approvisionne un million de personnes dans la ville de Hassakê, ainsi que dans les districts de Tall Tamr et Al-Shaddadi et dans les villages et les camps environnants, à savoir le camp de Washokani qui abrite 11 900 personnes, le camp d’Al-Hol où se trouvent les familles des membres de l’organisation terroriste Etat Islamique (EI) et le camp d’Aresha avec 12 800 personnes.
La coupure d’eau intervient en même temps que l’augmentation des cas de nouveau Coronavirus dans la région qui souffre déjà de la faiblesse des infrastructures médicales et d’une pénurie de personnel soignant et de matériel médical. La situation humanitaire est encore aggravée par la fermeture du seul poste frontalier avec l’Irak qui empêche l’acheminement de l’aide humanitaire dans la région, ainsi que par les températures élevées. Face à cette menace de catastrophe humanitaire, la coalition internationale de lutte contre l’EI garde le silence, tandis que la Russie n’a fait que des tentatives timides et vaines, la Turquie persistant dans son refus de rétablir le fonctionnement de la station.
Comme c’est le cas dans toutes les crises, le manque d’eau augmente la charge financière, en particulier pour les employés et les personnes à faible revenu.
Nous, organisations des droits humains et organisations de la société civile de Syrie, condamnons fermement l’acte criminel de l’État d’occupation turc et des factions armées syriennes qui coupent l’approvisionnement en eau potable à Hassakê, ce qui constitue un crime de guerre et un génocide selon la Convention de Genève. De même, les actions illégales et irresponsables de la Turquie sont contraires au Statut de Rome qui établit la Cour pénale internationale.
Ces actes inhumains ont pour objet d’obtenir des gains politiques et militaires, sans tenir compte des besoins humanitaires urgents de la population en matière d’eau. Par conséquent, nous lançons un appel aux Nations Unies, à toutes les organisations internationales et humanitaires, à la Coalition internationale de lutte contre l’EI et à la Russie, pour qu’elles interviennent et fassent pression sur l’État occupant turc afin qu’il rétablisse immédiatement l’approvisionnement en eau de la population, qu’il n’exploite pas les besoins en eau de la population et cesse d’utiliser l’eau comme une arme. Nous demandons aussi qu’une solution alternative et permanente soit trouvée pour la station d’Allouk afin que la population ne reste pas prisonnière des actes irresponsables de l’Etat turc et des factions armées syriennes. »
[…] la station d’eau d’Allouk située dans la zone occupée de Serêkaniyê (Ras al-Aïn), les occupants turcs ont coupé les vannes à plusieurs reprises, privant d’eau potable les centaines de milliers d’habitants de la région de Hassakê. Voulant […]