Dans la région occupée d’Afrin, au nord de la Syrie, l’État turc a converti en mosquée le mausolée de Nebi Huri situé sur le site antique de Cyrrhus.
Le mausolée de Nebi Huri (Prophète Huri), un saint soufi vénéré autant par les musulmans que par les chrétiens, est situé à l’extérieur des murs du site hellénistique de Cyrrhus, dans l’actuel district de Shera, dans la région de Çiyayê Kurmênc (Jabal al-Akrad). La ville a été fondée par les Séleucides vers 300 avant JC.
À l’époque byzantine, Cyrrhus était la capitale de la province de Cyrrhestica dans le diocèse de l’Est. Sous l’évêque Théodoret, la ville est devenue une destination populaire pour les pèlerinages. La tour appelée Mazar an-Nebi Huri, datant du 2ème ou 3ème siècle, était encore une destination importante de pèlerinage avant l’invasion turque d’Afrin. À l’époque islamique, le mausolée s’est vu attribuer une nouvelle légende quant à son origine. Au fil du temps, le nom Nebi Huri a été donné à l’ensemble du site par les habitants de la région.
La structure entière, y compris le trottoir, était encore intacte jusqu’au début de la guerre d’agression turque contre Afrin. Fin janvier 2018, le site de Cyrrhus, le mausolée de Nebi Huri et le temple hittite d’Ain Dara ont subi de graves dommages à la suite de frappes aériennes de l’armée turque. Depuis l’occupation de la région par la Turquie, ce patrimoine culturel mondial a subi des pillages et des destructions à grande échelle. Les milices djihadistes commandées par la Turquie ont volé tous les objets, y compris les précieuses mosaïques de Cyrrhus et d’Ain Dara. Les images satellite suggèrent que les deux sites ont été détruits au bulldozer en 2019 et 2020.