A Tall Hamis, le tissage traditionnel du tapis à l’honneur

Le centre des arts et de la culture de Tall Hamis, dans le nord de la Syrie, soutient les tisseuses de tapis afin de contribuer à la préservation et au développement du patrimoine culturel de la région. 

Le tissage de tapis est l’un des métiers les plus anciens de l’histoire de l’humanité. Ainsi, des traditions de tissage en Iran, en Azerbaïdjan et au Kirghizistan, mais aussi en Bulgarie et en Roumanie, sont protégées par l’UNESCO en tant que patrimoine culturel immatériel de l’humanité.

Cependant, à ce jour, on ne sait pas encore si le tissage de tapis est originaire des sociétés nomades ou sédentaires. La recherche archéologique dans ce domaine est difficile dans la mesure où les textiles sont particulièrement exposés à l’usure et aux dégâts causés par les insectes et les conditions environnementales. Ce n’est que dans les régions extrêmement froides ou salées que les fragments de tapis ont survécu aux siècles. On les trouve aussi moins fréquemment dans les régions sèches. On suppose que le tapis a été inventé en Asie centrale. 

Les sources les plus anciennes mentionnant les tapis se trouveraient sur des tablettes d’argile en écriture cunéiforme provenant des archives royales de Mari, une cité-état mésopotamienne dans l’actuelle Tall Hariri en Syrie, datant du deuxième millénaire avant J.-C.

A Tall Hamis, le Centre d’art et de culture s’efforce de contribuer à la préservation et au développement du patrimoine culturel malgré les guerres et les agressions. Constatant la disparition progressive du tissage manuel, le centre a lancé des initiatives pour faire revivre cette tradition. 

Shêkha Shelo fait partie des tisseuses soutenues par le Centre culturel. Elle dirige un petit atelier de tissage de tapis et reçoit du Centre les métiers de tissage, le matériel de nouage, les couleurs et autres produits nécessaires. Pour les tapis noués à la main, on utilise principalement des fibres naturelles. Les matériaux les plus courants sont la laine, la soie et le coton. Les nomades utilisent également les poils de chèvre et la laine de chameau.

« J’ai appris le tissage de tapis de ma mère quand j’étais enfant « , explique Shêkha. Au-delà d’une activité lui permettant de vivre et de faire vivre sa famille, elle voit dans le tissage un patrimoine culturel à préserver.  » Le tissage de tapis, dit-elle, est une grande passion pour moi. Raviver les anciennes traditions de tissage avec de la laine filée et teinte à la main signifie beaucoup pour moi. J’espère que d’autres femmes s’y intéresseront également et contribueront à la renaissance du tapis. Après tout, il s’agit de notre culture. »