L'armée turque poursuit ses bombardements au Sud-Kurdistan, visant autant les bases du PKK que les zones d’habitation civiles
Un habitant du village de Berseva, dans la région de Heftanîn, bombardé récemment par l'armée turque

L’armée turque poursuit ses bombardements dans la région de Heftanîn, au Sud-Kurdistan. Elle ne vise pas seulement les bases du PKK, mais aussi les zones d’habitation civiles afin de forcer la population à partir.

L’État turc a lancé, le 16 juin dernier, une opération d’invasion au Sud-Kurdistan (nord de l’Irak), visant en particulier la région de Heftanîn (Sud-Kurdistan). Sous couvert d’attaquer les bases de la guérilla du Parti des Travailleurs du Kurdistan (PKK), l’armée turque bombarde des zones civiles, cherchant à vider la région de ses habitants.

L’armée turque a attaqué récemment le village de Berseve, non loin de Zakho. Les habitants du village ne cachent pas leur exaspération face à ces attaques continues. Ils se disent par ailleurs en colère contre le Gouvernement régional du Kurdistan (KRG) qui permet à la Turquie d’intervenir militairement dans la région et lui laisse toute latitude dans ses opérations. « Il n’y a pas le PKK ici, ce sont nos terres », a réagi avec colère un habitant.   

« L’État turc, a-t-il poursuivi, ne vise pas seulement les guérilleros, nous sommes également visés. Depuis plusieurs jours, il bombarde nos villages, parallèlement aux bases de la guérilla. Il n’y a que des civils dans le village. De toute évidence, le gouvernement du Sud-Kurdistan a vendu nos terres aux Turcs. Nos animaux, nos terres, nos potagers sont détruits. Les Turcs construisent des routes à travers nos potagers. Nous sommes très préoccupés par cette situation. Le gouvernement (régional) tolère tout. Mais nous ne quitterons pas nos villages. »