Un groupe de réfugiés à Van, à la frontière avec l'Iran

Tandis que les réfugiés en provenance d’Iran continuent d’affluer dans la province kurde de Van, les recherches se poursuivent pour retrouver les corps de ceux dont l’embarcation a échoué le 27 juin dans le lac de Van. Jusqu’à présent, seuls 16 corps ont été retrouvés.

Aucune enquête n’a été ouverte par les autorités turques concernant le naufrage du bateau qui appartenait à un dirigeant local du parti au pouvoir, l’AKP.

Après le drame, l’afflux de réfugiés de la frontière iranienne vers Van s’est poursuivi. Murat Sarısaç, député de Van, issu du Parti démocratique des Peuples (HDP), a déclaré à ce propos : « Les passeurs sont à la frontière et les réfugiés tombent dans le piège de ces réseaux. Ces tragédies sont dues à l’absence d’un statut juridique [pour les réfugiés] en Turquie. Quand ils viennent ici, ils sont contraints de se soumettre à la maltraitance des trafiquants pour ne pas être arrêtés par les forces de l’ordre. »

« Aujourd’hui, a ajouté le député de Van, nous parlons d’une centaine de corps de réfugiés dans le lac de Van. Auparavant, on a retrouvé dans le lac des corps de personnes mortes gelées. Nous sommes confrontés à de nombreuses tragédies de réfugiés chaque année. Quelle que soit la façon dont les réfugiés arrivent en Turquie, ils sont renvoyés d’une manière ou d’une autre. Deux réfugiés qui avaient été condamnés à mort suite aux manifestations en Iran ont été livrés au régime iranien. »

Indiquant que le bateau en perdition appartenait au président de l’antenne locale de l’AKP du district de Gevas, dans la province de Van, M. Sarisaç a déclaré : « Nous savons que les membres de l’AKP se livrent à toutes sortes de corruptions et commettent des irrégularités, et ce, partout et en toute impunité. Les membres de l’AKP sont intouchables et disposent d’une influence illimitée. Ces situations ne nous surprennent plus. »