L'AANES a condamné la visite du ministre turc de l'Intérieur au nord de la Syrie, dénonçant l'intention turque d'annexer les zones occupées
Le ministre turc de l'intérieur Suleyman Soylu posant devant un poste de commandement militaire turc, dans la ville occupée d'Afrin, au nord de la Syrie, le 20 juillet

L’AANES a condamné la visite du ministre turc de l’Intérieur au nord de la Syrie, dénonçant une violation de la souveraineté syrienne et l’intention de la Turquie d’annexer les zones occupées.

L’Administration autonome du Nord et de l’Est de la Syrie (AANES) a réagi dans un communiqué à la visite du ministre turc de l’Intérieur Suleyman Soylu dans les zones occupées d’Afrin et d’Azaz, au premier jour de l’Aïd, le 20 juillet.

Le Ministre turc de l’intérieur Suleyman Soylu a visité « différentes institutions mises en place par la Turquie à Afrin et dans d’autres zones, dans le but de mettre en œuvre les politiques d’occupation, de changer l’identité d’Afrin et du reste des zones, et de les annexer à la Turquie », a déclaré l’AANES, dénonçant une violation patente de la souveraineté syrienne.

« Alors que la Turquie a imposé à ces régions de hisser son drapeau et de glorifier Erdogan sur les places, dans les institutions et les écoles, alors qu’elle a imposé la monnaie turque et nommé des gouverneurs turcs dans les zones occupées, cette visite confirme une fois de plus que la Turquie poursuit ses politiques d’occupation en Syrie », ajoute le communiqué.

Dénonçant un silence international qui encourage la Turquie à étendre son occupation en Syrie, l’AANES a exhorté « toutes les forces soucieuses de l’unité de la Syrie et de son peuple à clarifier leurs positions en rejetant ces pratiques turques », et souligné qu’il ne pouvait y avoir de stabilité en Syrie tant que la Turquie et ses mercenaires ne quitteraient pas les zones occupées.

L’administration autonome a évoqué par ailleurs la visite dans le même temps du président turc Recep Tayyip Erdogan en Chypre du nord, dénonçant la violation par la Turquie des conventions internationales du fait de la réouverture de la ville de Varosha annoncée lors de cette visite.

Le Parti de l’Union démocratique (PYD) a également condamné la visite de Suleyman Soylu à Azaz et Afrin. « Le ministre turc de l’intérieur agit comme si ces villes se trouvaient à l’intérieur des frontières de la Turquie. Cette démarche révèle la véritable intention de la Turquie d’annexer ces terres comme elle l’a fait auparavant à Iskenderun [annexion de la province de Hatay en 1939] », a déclaré le PYD dans un communiqué.

Rappelant les crimes de guerre et les pratiques génocidaires de la Turquie dans les régions occupées, le PYD a appelé « toutes les parties concernées » à sortir de leur silence pour mettre fin à l’occupation turque et soutenir le retour des habitants d’Afrin dans leurs foyers.

Située à 32 kilomètres au nord-nord-ouest d’Alep, Azaz est l’une des premières villes à être tombée sous l’occupation turque en 2016. Quant à la ville d’Afrin qui était auparavant un canton rattaché à l’AANES, elle a été occupée le 17 mars 2018 par l’armée turque et ses groupes de mercenaires alliés organisés sous la bannière de la formation appelée Armée nationale syrienne (ANS). La plupart des habitants d’Afrin ont fui la ville pendant l’occupation.

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