Une commission du Sénat américain a soutenu mercredi une loi visant à imposer des sanctions à la Turquie après son offensive en Syrie et l'achat d'un système de missiles S-400 russe. La dernière initiative de la chambre a pour objectif de pousser le président républicain Donald Trump à adopter une ligne plus dure contre Ankara.

De nombreux législateurs, aussi bien les républicains que les démocrates, sont en colère contre l’achat de S-400 par la Turquie, qu’ils considèrent comme une menace pour la défense de l’OTAN.

Une commission du Sénat américain a soutenu mercredi une loi visant à imposer des sanctions à la Turquie après son offensive en Syrie et l’achat d’un système de missiles S-400 russe. La dernière initiative de la chambre a pour objectif de pousser le président républicain Donald Trump à adopter une ligne plus dure contre Ankara.

La commission des affaires étrangères du Sénat, dirigée par les républicains, a voté par 18 voix contre 4 l’envoi de la « loi de 2019 sur la promotion de la sécurité nationale américaine et la prévention de la résurgence de l’EI » pour un vote en séance plénière.

« Il est temps que le Sénat se réunisse et saisisse cette opportunité pour changer le comportement de la Turquie », a déclaré le sénateur Jim Risch, président républicain du panel, principal sponsor du projet de loi, avec le sénateur Bob Menendez, le principal démocrate du panel.

Un autre républicain, le sénateur Rand Paul, s’est opposé à la loi. Il a déclaré que cela affaiblirait le pouvoir du président et pourrait rendre plus difficile la négociation avec le président turc Tayyip Erdogan sur des questions telles que l’achat du système de missiles par l’allié de l’OTAN, ou les combats en Syrie.

D’autres sénateurs ont exprimé leur désaccord. De nombreux législateurs, aussi bien républicains que démocrates, sont en colère contre l’achat de S-400 par la Turquie, qu’ils considèrent comme une menace pour la défense de l’OTAN.

Ils ont également critiqué la décision de Trump de retirer les troupes américaines du nord de la Syrie, ce qui a ouvert la voie à l’offensive turque dans la région contre les forces kurdes, qui jusqu’à récemment combattaient aux côtés des forces américaines contre les djihadistes de l’État islamique.

« Ce n’est pas un petit accroc avec ce pays. C’est une dérive de ce pays, la Turquie, qui va dans une direction totalement différente de celle qu’elle a prise par le passé », a déclaré M. Risch.

Et d’ajouter : « Ils nous ont fait un pied de nez, et ils ont fait un pied de nez à leurs autres alliés de l’OTAN », a-t-il dit.

La Turquie, qui n’a pas renoncé à ses projets d’achat du système russe malgré la récente visite de du président turc Erdogan à la Maison Blanche, avait auparavant juré de prendre des « mesures de rétorsion » contre toute sanction américaine concernant son achat de S-400 et avait déclaré que les sanctions n’affecteraient pas son utilisation des systèmes russes.