Une cinquantaine de partis et associations kurdes à travers le monde ont dénoncé les attaques d’invasion de l’armée turque contre la région de Garê, au Sud-Kurdistan (Irak) et appelé le Gouvernement régional du Kurdistan (KRG) à « prendre ouvertement position » contre l’occupation turque.
« C’est notre lutte qui débarrassera le Kurdistan des restes du parti Union et Progrès [Parti nationaliste turc créé à la fin du 19e siècle, appelé aussi ‘Jeunes-Turcs’, ndlr] », ont déclaré dans un communiqué commun une cinquantaine de partis et associations kurdes au Kurdistan et en Europe, dont l’Union patriotique du Kurdistan (UPK) et le Goran.
L’objectif n’est pas seulement le PKK
Le communiqué se poursuit ainsi : « L’attaque de l’État turc fasciste, colonialiste et envahisseur contre Garê est une tentative de réoccupation du Kurdistan. L’objectif de cette occupation est d’éliminer tous les acquis du peuple kurde. La guérilla du Parti des Travailleurs du Kurdistan (PKK) n’est pas la seule cible ici. Le but principal est de massacrer tous les Kurdes et d’anéantir leurs acquis au Sud-Kurdistan.
« Il est nécessaire de répondre aux affirmations des Forces de Défense du Peuple (HPG) selon lesquelles l’attaque de l’armée turque a été lancée depuis le Sud-Kurdistan (Irak) et non depuis la Turquie. Incapables de donner une réponse satisfaisante aux allégations des HPG, les responsables du Parti démocratique du Kurdistan (PDK, dominé par le clan Barzani) ont accusé le PKK. Ils ont considéré les attaques de l’État turc comme légitimes et liées à l’existence du PKK. Cela nous montre l’exactitude des affirmations des HPG. Cette attitude du PDK nous a profondément déçus. À notre avis, le PDK devrait abandonner cette attitude dès que possible et prendre une position claire envers l’État turc. »
L’unité nationale contre l’occupation
La déclaration ajoute : « Tous les partis kurdes, en particulier le PDK, doivent s’opposer à cette attaque et à cette occupation en assurant l’unité nationale dès que possible. L’intérêt de notre peuple passe par là. Dans ce processus même, nos peuples du Nord (Turquie), du Rojhilat (Iran), du Rojava (Syrie) et du Sud (Irak) doivent étendre la résistance et réclamer l’unité nationale contre l’occupation. Notre appel au KRG (Sud-Kurdistan/Irak) est de prendre une position claire contre cette occupation et de se tenir aux côtés du peuple.
Ceux qui élèvent la voix contre l’occupation et descendent dans les rues doivent être soutenus. Le KRG devrait immédiatement libérer les jeunes, les journalistes et les femmes arrêtés lors des récentes manifestations. »