Le sénateur français Pascal Savoldelli a adressé au ministère turc de la Justice une lettre demandant à rencontrer le leader kurde Abdullah Öcalan sur l’île-prison turque d’Imrali.
Dans une lettre adressée hier au ministère turc de la justice, le sénateur français Pascal Savoldelli sollicite des informations sur l’état de santé et les conditions de détention du leader kurde Abdullah Öcalan, détenu depuis plus de 25 ans dans la prison insulaire d’Imrali. « M. Abdullah Öcalan a été un acteur clé dans les tentatives de négociations de paix entre le gouvernement turc et les Kurdes. En 2013, des pourparlers de paix avaient été initiés, au cours desquels Monsieur Öcalan avait joué un rôle de médiateur, appelant au cessez-le-feu et à la fin des hostilités », souligne M. Savoldelli.
L’homme politique note cependant que la famille et les avocats d’Öcalan n’ont pas eu de nouvelles de lui depuis trois ans. « Cette situation suscite une profonde inquiétude quant au respect des droits fondamentaux de Monsieur Öcalan, notamment en matière de communication avec ses proches et ses représentants légaux », écrit-il.
Le sénateur communiste rappelle que « le respect des droits de l’homme, y compris le droit de toute personne détenue de recevoir des visites et de communiquer avec le monde extérieur, est un principe fondamental reconnu par la communauté internationale dont la République de Turquie est partie prenante ».
Et de conclure sa lettre par une demande de visite au leader kurde: « en tant que parlementaire, j’aimerais exercer mon droit de visite afin de rencontrer Monsieur Öcalan, conformément aux valeurs et engagements du Conseil de l’Europe et de la Convention européenne des droits de l’homme, dont la Turquie est signataire. C’est dans cet esprit que je vous prie de bien vouloir m’accorder l’autorisation nécessaire de rencontrer Monsieur Abdullah Öcalan en présence de ses avocats. »
Enlevé en 1999 au Kenya et détenu depuis dans la prison insulaire d’Imrali, Abdullah Öcalan est soumis à un régime de détention extrêmement sévère. Depuis le 25 mars 2021, date d’une brève conversation téléphonique avec son frère, le dirigeant kurde est ses trois codétenus n’ont donné aucun signe de vie.