Abdülrezzak Suyur, prisonnier politique kurde de 56 ans, gravement malade, est décédé dans la prison de Sakran, dans la province occidentale turque d’Izmir.
Détenu depuis 1993, Abdülrezzak Suyur purgeait une peine de prison à perpétuité pour « appartenance à une organisation terroriste ».
Incarcéré d’abord à Siirt, puis à Antep, avant d’être transféré dans la prison de Sakran, l’homme de 56 ans s’était vu diagnostiquer un cancer du poumon il y a trois mois. Il souffrait également d’asthme. Cependant, aucun traitement ne lui avait été administré après le diagnostic du cancer, d’après sa famille.
Après une rencontre avec son fils, il y a deux semaines, le prisonnier politique kurde originaire de Siirt n’avait plus donné de nouvelles.
Son frère, Muhsin Suyur, s’est rendu à la prison mardi, mais l’administration pénitentiaire lui a signifié qu’il ne serait pas autorisé à voir le détenu, sans donner aucune explication. Une heure après, la famille a reçu un appel téléphonique de l’administration pénitentiaire lui annonçant la mort d’Abdülrezzak Suyur.
Une demande de libération déposée par Suyur l’année dernière avait été rejetée alors qu’il ne lui restait que 14 mois à purger.
Interrogations sur les circonstances du décès
D’après Yunus Suyur, un autre frère du prisonnier politique, celui-ci avait déposé il y a un mois une demande pour pouvoir bénéficier d’un traitement à l’extérieur, requête restée sans réponse.
« Nous nous demandons comment il s’est retrouvé dans cette situation en un mois. Nous ne savons pas s’il a été opéré ou non. Nous n’avions plus de nouvelles de lui depuis deux semaines. Il ne passait plus les appels téléphoniques hebdomadaires. Quand est-il réellement mort ? Que lui est-il arrivé ? », s’est interrogé Yunus Suyur ?
La famille du défunt s’est rendue mardi dans la prison pour récupérer son corps. Abdülrezzak Suyur doit être enterré dans sa ville natale Eruh.
Le traitement des détenus malades dans les prisons turques est régulièrement pointé du doigt par les organisations de défense des droits humains. Lors d’une conférence de presse tenue à Ankara en octobre dernier, l’Association des Droits de l’Homme de Turquie (IHD) a appelé les autorités à libérer les prisonniers malades.