La police turque a empêché les Mères du Samedi de se rassembler sur la place Galatasaray, à Istanbul. Il s’agissait du 800e rassemblement de ce mouvement qui manifeste chaque samedi pour demander aux autorités turques de faire la lumière sur le sort des personnes disparues.
Le 27 mai 1995, les Mères du Samedi se sont assises pour la première fois devant le lycée de Galatasaray, sur l’avenue très fréquentée d’Istiklal à Istanbul, pour demander aux autorités de faire la lumière sur le sort de leurs proches « disparus » après leur arrestation par les forces de sécurité turques.
Depuis, elles ont répété cette action chaque semaine. Un cas différent est présenté chaque samedi. Il s’agit pour la plupart de cas survenus dans les années 1990, période durant laquelle les disparitions forcées et les exécutions extra-judiciaires étaient très répandues, particulièrement dans les régions kurdes. Depuis plus de deux ans, les autorités turques interdisent les manifestations du mouvement sur la place Galatasaray, réprimant violemment toute tentative de rassemblement.
À l’occasion de la 800e action, ce 25 juillet, les Mères du Samedi ont tenté une nouvelle fois de se rendre sur la place emblématique. Les manifestants auxquels s’étaient joints les Coprésidents du Parti démocratique des Peuples (HDP), Pervin Buldan et Mithat Sancar, se sont réunis, dans un premier temps, devant les locaux de l’IHD, pour marcher de là jusqu’à la place Galatasaray. Mais la marche a été très tôt bloquée par la police.
Des militants se sont alors rendus un par un sur la Place pour y laisser des œillets rouges en hommage aux personnes disparues. Ils ont cependant été violemment attaqués par la police. Plusieurs personnes ont subi des violences physiques et au moins deux ont été arrêtées.