Depuis le début de l'année 2023, 208 personnes dont 24 femmes et un enfant, ont été enlevés à Afrin, tandis qu'au moins 13 personnes, dont 3 femmes, ont perdu la vie au cours de la même période.

Depuis le début de l’année 2023, 208 personnes dont 24 femmes et un enfant, ont été enlevées à Afrin, tandis qu’au moins 13 personnes, dont 3 femmes, ont perdu la vie au cours de la même période.

Les milices se faisant passer pour la “police civile” et affiliées à l’État turc ont récemment kidnappé trois civils dans le district de Jindires à Afrin.

Les victimes, emmenées vers une destination inconnue, ont été identifiées comme suit : Horo Oso, 25 ans, originaire du village d’Ashkan ; Ehmed Ali El İsa, 33 ans, du village de Der Belot ; et Luqman Mihemed Hesen, 34 ans.

Plus de 200 enlèvements en sept mois

Selon l’Organisation des droits de l’homme Afrin-Syrie, depuis le début de l’année 2023, 208 citoyens, dont 24 femmes et un enfant, ont été enlevés, tandis qu’au moins 13 personnes, dont 3 femmes, ont été tuées au cours de la même période. Par ailleurs, plus de 16 000 arbres ont été abattus, plus d’un millier d’arbres ont été déracinés et plus de 70 hectares de terres ont été incendiés.

Dans un communiqué publié le 10 août, l’organisation a affirmé que “l’État turc occupant viole systématiquement les droits de l’homme en commettant des crimes tels que des massacres, des enlèvements, des violences, des extorsions, la confiscation des biens des individus, la revente des biens confisqués sur le marché et le pillage de l’environnement”.

Contexte

Afrin est le canton le plus occidental de la région du Rojava au Nord-Est de la Syrie, où vivent principalement 200 000 Kurdes . Bien que la majorité de la population soit kurde, elle compte également divers groupes religieux, notamment des Yézidis, des Alaouites, des chrétiens et des musulmans sunnites.

Le 20 janvier 2018, la Turquie a lancé des frappes aériennes sur 100 sites à Afrin, marquant le début d’une invasion nommée “Opération Rameau d’Olivier”.

L’armée de l’air turque a ciblé sans discrimination tant les civils que les positions des YPG/YPJ, tandis qu’une offensive terrestre était menée par des factions et des milices sous l’égide de l’Armée nationale soutenue par la Turquie.

Le 15 mars, les milices appuyées par la Turquie ont encerclé la ville d’Afrin et ont intensifié les bombardements d’artillerie. Une frappe aérienne turque a touché le seul hôpital en activité dans la ville, causant la mort de 16 civils.

Les civils ont été contraints de fuir et les Forces démocratiques syriennes (FDS) se sont retirées, aboutissant à l’occupation de facto d’Afrin par la Turquie le 18 mars. Entre 400 et 500 civils ont perdu la vie pendant l’invasion, principalement à cause des bombardements turcs, et d’autres civils ont été sommairement exécutés sur le terrain.

Avant l’invasion turque, Afrin était l’une des régions les plus paisibles et les plus sûres de Syrie, ayant rarement connu des combats pendant la guerre civile, exception faite de quelques escarmouches sporadiques entre les YPG/YPJ et les forces djihadistes à ses frontières. En conséquence, Afrin avait offert un refuge pacifique à plus de 300 000 personnes déplacées à l’intérieur de la Syrie.

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