Le HDP interpelle la communauté internationale concernant la destruction par le régime turc des réseaux de solidarité sociale et d’aide humanitaire aux victimes du séisme, « à l’heure où les populations touchées sont dans le plus grand dénuement ».
Les co-porte-paroles de la commission des affaires étrangères du Parti démocratique des Peuples (HDP), Feleknas Uca et Hişyar Özsoy, ont publié une déclaration faisant état de l’obstruction et de la saisie par les autorités turques de l’aide humanitaire destinée aux victimes du séisme survenu le 6 février au Kurdistan, en Turquie et en Syrie. Nous partageons ici le communiqué publié ce jeudi en réaction aux multiples entraves gouvernementales aux actions de solidarité organisées par le HDP en coopération avec des organisations de la société civile.
« Alors que la population souffre terriblement des séismes qui ont tué des dizaines de milliers de personnes et laissé des millions sans abri, le gouvernement turc a été inefficace dans les missions de sauvetage et dans la réponse aux besoins vitaux des personnes, tels que la nourriture et l’hébergement. Le gouvernement utilise maintenant les pouvoirs qui lui sont conférés en vertu de l’état d’urgence pour dissimuler ses échecs, en entravant la distribution de l’aide par les ONG et les partis politiques ou en saisissant illégalement leurs stocks.
Dès le premier jour du tremblement de terre, les ONG, en particulier les syndicats et les associations communautaires, les partis politiques et des citoyens se sont mobilisés pour aider les victimes du tremblement de terre dans les dix provinces touchées. Le HDP s’est joint à ces efforts en organisant et en fournissant une aide humanitaire et en établissant des centres de crise dans les dix provinces. Cependant, le gouvernement nous a empêchés de distribuer l’aide aux victimes en faisant des perquisitions dans nos entrepôts et en confisquant l’aide que nous avions recueillie. Quatre camions transportant de l’aide envoyés par le Centre de coordination de crise du HDP dans les zones sismiques ont été confisqués et un camion a été refoulé. La présidence de l’agence gouvernementale de gestion des catastrophes et des urgences (AFAD) à Adıyaman, une région qui a subi d’énormes destructions, a saisi un camion plein de tentes envoyées aux victimes par le HDP.
La police a saisi un autre camion transportant de l’aide d’Izmir à Osmaniye et a arrêté trois personnes, dont le conducteur. 85 poêles et un camion contenant des tonnes de bois et de charbon envoyés de Siirt et Batman dans le district de Nurdağı à Gaziantep ont également été saisis par l’AFAD. Et le 15 février, le sous-préfet du district de Pazarcik, accompagné de la police et de la gendarmerie, a nommé un « administrateur » pour gérer le centre de coordination des crises que nous avions établi dans le village de Hasankoca à Pazarcık, dans la province de Maras. Le Centre fournissait une aide humanitaire aux victimes du district et de plus d’une centaine de villages environnants. Les bénévoles du HDP qui travaillaient dans ce centre ont été menacés d’arrestation et contraints de quitter la ville.
Le gouvernement détruit les réseaux civils de solidarité et de coopération en abusant des pouvoirs de l’état d’urgence. Ces confiscations visent à monopoliser toute l’aide humanitaire entre les mains du gouvernement et à dissimuler l’incurie des autorités dans la réponse à la crise.
Nous appelons la communauté internationale à suivre de près la destruction par le gouvernement des réseaux de solidarité sociale et d’aide humanitaire, à l’heure où les populations touchées sont dans le plus grand dénuement. Malgré tous les entraves gouvernementales, le HDP poursuivra ses efforts pour fournir une aide urgente aux victimes du séisme. »