Un journaliste kurde détenu à Diyarbakir a eu la surprise de se voir notifier une facture d’électricité par l’administration pénitentiaire
Zeynel Abidin Bulut fait partie des 16 journalistes kurdes incarcérés à Diyarbakir le 16 juin dernier

Zeynel Abidin Bulut, l’un des 16 journalistes détenus depuis deux mois à Diyarbakir, a eu la surprise de se voir notifier une facture d’électricité par l’administration pénitentiaire. Il en fait état dans une lettre adressée à l’agence de presse kurde Mezopotamya.

Zeynel Abidin est l’un des 16 journalistes kurdes incarcérés à Diyarbakir le 16 juin dernier. Dans une lettre publiée par l’agence de presse Mezopotamya (MA), il raconte les violations des droits auxquelles les prisonniers sont confrontés. « L’arbitraire se poursuit à tous les niveaux, écrit-il. Les prisonniers tentent de résister aux violations des droits. Cependant, ils sont souvent confrontés à des pratiques dégradantes et à des injustices. Le Ministère de la Justice est indéniablement à l’origine de ces violations. Cette situation que nous vivons dans les prisons s’étend à toute la société. »

Bulut poursuit : « Des milliers de prisonniers sont punis par les tribunaux aux ordres du ministère de la Justice et confrontés à des pratiques juridiques hostiles. La loi de l’arbitraire règne dans toutes les prisons. »

Rappelant qu’il a été transféré, avec 11 de ses confrères et consoeurs, de la prison de type D de Diyarbakır aux prisons de haute sécurité n°1 et 2 de Diyarbakir, le 6 juillet, Bulut ajoute : « Après un mois dans cette prison, le gardien est venu dans la cellule, avec un carnet de reçus à la main. Il nous a demandé de payer pour l’électricité ! Nous avons cru d’abord à une blague. « Tu plaisante? », ai-je dit. Le gardien a répondu cependant que nous avions dépensé 212 lires en électricité en un mois. Nous avons rétorqué que nous n’étions pas venus là de notre plein gré et que nous refusions de payer la facture d’électricité parce que notre détention était illégale. Le gardien nous a alors montré une circulaire du ministère de la Justice stipulant que les frais de chauffage et d’éclairage sont à la charge de l’institution et que les utilisations privées sont à la charge des détenus. Nous avons répété que nous refusions de payer. Après quoi, le gardien a indiqué que, dans ce cas, le montant de la facture serait déduit de nos comptes. »

Expliquant que le prix du kilowatt est passé de 2,30 à 3,46 liras en un mois, le journaliste kurde précise que les détenus vont contester la facture. Pour finir, il appelle à protester contre cette « pratique illégale qui s’applique dans toutes les prisons ».