Plus de 200 000 personnes ont été détenues et 80 000 ont été torturées sous le règne de l’AKP, qui a mis en place un régime autoritaire depuis son arrivée au pouvoir il y a 22 ans. C’est ce qui ressort d’un bilan dressé par l’IHD.
Selon le président turc Recep Tayyip Erdoğan, la Turquie est désormais un pays où chacun peut exprimer ses pensées et vivre librement. Les rapports annuels de l’Association des droits de l’homme (IHD) révèlent pourtant le contraire. Selon les données de l’IHD, le bilan des 22 années de règne de l’AKP est le suivant :
Exécutions extrajudiciaires
1 229 personnes ont perdu la vie et 3 147 autres ont été blessées lors d’exécutions extrajudiciaires perpétrées par la police, la gendarmerie et les gardes villageois. Dans les seules prisons, 916 personnes ont perdu la vie et 64 ont été blessées.
19 personnes disparues en garde à vue
Pendant le règne de l’AKP, 19 personnes ont disparu en garde à vue. Jusqu’à aujourd’hui, les efforts des défenseurs des droits humains pour connaître leur sort sont restés vains.
73 assassinats en détention
La détention a continué d’être utilisée comme un instrument de torture et d’oppression sous le régime de l’AKP. 200 139 personnes ont été détenues, dont 19 992 ont été soumises à la torture. 73 personnes ont été assassinées en détention.
80 000 personnes torturées
La torture a cessé d’être un système appliqué uniquement en détention sous le régime de l’AKP et s’est répandue dans les rues. 10 459 personnes ont été victimes de torture lors de manifestations et d’événements. 9 737 prisonniers ont été torturés par des gardes ou des soldats. Le nombre de cas de torture impliquant des gardes de village est de 321. Au total, près de 80 000 citoyens ont été torturés dans différents endroits.
Attaques des forces affiliées à l’État
647 personnes ont perdu la vie et 5 415 ont été blessées dans les attaques imputées aux forces de sécurité turques ou à des forces paramilitaires affiliées à l’État. 422 personnes ont perdu la vie et 684 citoyens ont été blessés dans des attaques dont les auteurs n’ont pas été identifiés, dites d’auteur inconnu.
1 579 personnes forcées à l’espionnage
Le gouvernement n’a pas limité ses méthodes d’oppression aux attentats et à la torture. En 22 ans, il a contraint 1 579 personnes à l’espionnage au sein d’organisations, de syndicats et de partis opposés au gouvernement afin d’obtenir des informations.
Des milliers de publications confisquées
Les médias et les activités culturelles et artistiques sont particulièrement touchés par la répression de l’AKP. Le gouvernement de l’AKP a interdit 1 322 événements, dont la majorité étaient des événements culturels kurdes. 1 165 livres et magazines ont été confisqués.
Près de 30 000 arrestations politiques
8 030 manifestations ont été attaquées ou interdites par les autorités. Les bâtiments des partis politiques ont été perquisitionnés 1 843 fois ; les bâtiments des partis et des associations ont été attaqués 527 fois. Des dizaines de milliers de personnes ont fait l’objet d’une enquête pour leurs opinions, 29 369 personnes ont été arrêtées pour avoir exprimé leurs opinions ou participé à une action de protestation.