Selon le Réseau des droits humains du Kurdistan (KHRN), onze militants politiques et civils kurdes sont actuellement condamnés à mort en Iran, tandis qu’au moins huit autres risquent de subir le même sort.

Dans un récent rapport, le Réseau des droits humains du Kurdistan (KHRN) a révélé que onze militants politiques et civils kurdes font face à des peines de mort en Iran. Parmi eux, certains ont été arrêtés lors du soulèvement « Jin, Jiyan, Azadî » (Femme, Vie, Liberté), déclenché par la mort de Jina Mahsa Amini, une jeune Kurde, en septembre 2022.

Le rapport souligne que ces détenus ont été soumis à des conditions inéquitables, notamment le refus d’accéder à des avocats de leur choix, des tortures physiques et psychologiques sévères, ainsi que des procès injustes ayant conduit à des condamnations à mort. Des familles de détenus et des organisations de défense des droits humains tirent la sonnette d’alarme sur leur situation critique, exhortant les autorités à annuler ces sentences et à améliorer les conditions de détention.

Six Kurdes condamnés pour « rébellion armée »

Parmi les condamnés, six militants politiques kurdes – Pakhshan Azizi, Varishah Moradi, Hatem Özdemir, Yousef Ahmadi, Mehrab Abdollahzadeh et Hamid Hosseinnezhad Heidaranlou – ont été jugés coupables de « rébellion armée » (baghi) et « inimitié contre Dieu » (moharebe) par les tribunaux révolutionnaires islamiques. Ces détenus se trouvent dans les prisons centrales d’Urmiye (Ourmia) et de Sine (Sanandaj), ainsi qu’à la prison d’Evin à Téhéran.

Parmi eux, Özdemir et Ahmadi sont en danger d’exécution imminente, leurs condamnations ayant été confirmées par la Cour suprême. Les cas des quatre autres – Azizi, Moradi, Abdollahzadeh et Hosseinnezhad Heidaranlou – ont été renvoyés pour appel et sont en attente d’un nouveau procès.

Cinq Kurdes condamnés pour « espionnage au profit d’Israël »

Cinq autres civils kurdes – Shahin Vasaf, Azad Shojaei, Rasoul Ahmad Rasoul, Edris Ali et Nasser Bekrzadeh – ont été condamnés à mort par le tribunal révolutionnaire d’Urmiye pour « espionnage au profit d’Israël ». Ils sont détenus dans la prison centrale d’Urmiye, tandis que leurs affaires sont examinées séparément par la Cour suprême.

Huit autres Kurdes risquent la peine de mort

Par ailleurs, huit militants et civils kurdes – Ali Ghassemi, Pezhman Soltani, Kaveh Salehi, Rizgar Beygzadeh Baba-Miri, Javanmard Mam-Khosrawi, Mohammad Faraji, Raouf Sheik-Maroufi et Soleyman Adhami – sont détenus dans les prisons centrales d’Urmiye et de Bukan. Nombre d’entre eux ont été arrêtés lors du soulèvement « Jin, Jiyan, Azadî ». Ils sont accusés de graves infractions, notamment « insurrection armée » (baghi), « corruption sur terre » (Efsad-e Fil-Arz) et « inimitié contre Dieu » (moharebe).

Le KHRN met en garde contre une forte probabilité que ces accusations aboutissent à des peines de mort.

Appels à l’annulation des sentences et à l’amélioration des conditions

Le rapport, publié en plusieurs langues, fournit des informations détaillées sur les condamnés, les accusations portées contre eux et les procédures judiciaires qu’ils ont subies. Les familles des prisonniers, appuyées par des défenseurs des droits humains, demandent une intervention internationale pour sauver la vie de ces détenus et dénoncent les traitements inhumains qu’ils endurent.