Une frappe de drone turque a ciblé lundi soir un véhicule des Unités de résistance de Shengal, au Sud-Kurdistan

Une frappe de drone turque a ciblé lundi soir un véhicule des Unités de résistance de Shengal, au Sud-Kurdistan. Deux combattants sont morts et un troisième a été grièvement blessé. L’attaque est survenue au huitième anniversaire de la libération de Shengal.

La Turquie a une fois de plus pris pour cible les Yézidis de Shengal au Sud-Kurdistan (nord de l’Irak). Une nouvelle frappe de drone turque a tué lundi deux combattants des Unités de Résistance de Shengal (YBŞ) alors que les yézidis célébraient le 8e anniversaire de la libération de leurs terres de l’occupation du groupe terroriste État islamique (EI).

« À Shengal, les survivants des massacres de l’EI doivent faire face quotidiennement à des attaques de drone turques« , a déclaré le Conseil populaire de Sinunê dans un communiqué publié suite à la dernière frappe de drone turque. Des membres de cet organe rattaché au Conseil démocratique autonome de Shengal (MXDŞ) se sont réunis mardi à Sinunê pour protester contre la Turquie.

Şême Remo, du Mouvement des femmes yézidies pour la liberté (TAJÊ), s’est exprimée en ces termes : « L’ennemi a mené cette attaque le jour de l’anniversaire de la libération de Shengal et alors que des centaines de personnes déplacées venaient de retourner à Shengal. Ceux qui ont libéré Shengal de l’EI et ceux qui ont vaincu l’EI sont attaqués par l’État turc. Nous ne plierons pas le genou devant l’ennemi, quel qu’en soit le prix. Nous n’abandonnerons jamais notre combat. »

Le coprésident de l’Assemblée populaire de Sinunê, Seydo Ali, a déclaré : « Huit années se sont écoulées depuis la libération de Shengal et de plus en plus de nos concitoyens rentrent chez eux. L’ennemi ne veut pas que la sécurité et la stabilité soient établies à Shengal. Ceux qui ont abandonné Shengal et se sont enfuis en 2014 veulent que Shengal reste comme elle était à l’époque. Les habitants de Shengal doivent se lever et faire savoir qu’ils ne céderont leurs terres à personne. Nous poursuivrons notre lutte quelles que soient les attaques. »

Depuis début novembre, une centaine de familles qui avaient quitté Shengal en 2014 et vivaient depuis dans des camps de réfugiés autour de Duhok, gérés par le Parti démocratique du Kurdistan (le PDK du clan Barzani), sont rentrées chez elles. Le dernier groupe d’environ 145 Yézidis n’a atteint la région que lundi.

Shengal est le dernier territoire de peuplement homogène de la communauté yézidie. Sous prétexte de « combattre le PKK », la Turquie y multiplie les frappes aériennes depuis 2017. Les cibles concrètes sont le plus souvent des installations de l’organe administratif MXDŞ, les unités d’autodéfense et des civils. Les victimes sont principalement des survivants du génocide de l’EI.