Hesen Yusif Mele Hüseyin, habitant de Dêrîk au Rojava, et ancien peshmerga du PDK, appelle à l’unité contre l’invasion turque. « Si nous nous unissons, dit-il, l’État turc ne pourra pas se confronter à nous. »
Les réactions se multiplient contre l’opération d’invasion lancée par la Turquie au Sud-Kurdistan le 23 avril. Le Parti démocratique du Kurdistan (PDK), au pouvoir dans la région, qui soutient Ankara dans cette nouvelle agression militaire, déploie continuellement des forces dans les zones de la guérilla du Parti des Travailleurs du Kurdistan (PKK) visées par les attaques turques.
Nombreux sont les peshmergas du PDK qui critiquent le soutien actif apporté par le parti du clan Barzani à cette campagne d’invasion, et appellent à éviter une guerre fratricide avec le PKK. Certains peshmergas vont même jusqu’à déposer les armes, disant qu’ils refusent de tirer sur les guérilléros kurdes.
Hesen Yusif Mele Hüseyin, qui vit dans le village de Girasor à Dêrîk, à la frontière entre le Rojava et le Sud-Kurdistan, a servi comme peshmerga à Zakho pendant 5 ans dans les années 1990. « La Turquie veut occuper nos terres. Nous ne devons pas lui permettre d’entrer sur ces terres et de tuer nos frères », a-t-il dit.
« L’armée turque, a-t-il ajouté, ne cesse de bombarder les villages, de détruire les maisons et les vergers. Tous les villages de la frontière ont été endommagés par les attaques. La Turquie bombarde la population sous le prétexte de la présence du PKK. »
Soulignant que tout le monde devrait être uni contre l’invasion turque, l’ancien peshmerga a déclaré : « Si nous établissons notre unité et accomplissons nos devoirs, personne ne pourra se mettre en travers de notre chemin. Si nous ne sommes pas unis, ils feront ce qu’ils veulent. Il ne devrait pas y avoir de guerre fratricide entre nous et le PKK. Le PKK et les peshmergas ne sont-ils pas tous deux kurdes ? Ils sont tous deux kurdes et frères. L’État turc ne doit pas envahir nos terres. Si nous sommes unis, il ne pourra pas se confronter à nous. »