En décembre 1978, un pogrom était perpétré contre la population kurde-alévie de Maraş, par le groupe paramilitaire des Loups gris.
Le massacre contre les Kurdes-alévis de Maras aurait fait 500 à 1000 morts

En décembre 1978, un pogrom était perpétré contre la population kurde-alévie de Maraş, par des islamo-fascistes se revendiquant du groupe paramilitaire des Loups gris. D’après les chiffres officiels communiqués par l’Etat turc, 111 personnes auraient été tuées ; cependant, le chiffre réel serait situé entre 500 et 1000 victimes. Les auteurs du massacre n’ont jamais été traduits en justice.

Entre le 19 et le 26 décembre 1978, la ville de Maraş (Gurgum en kurde) a été la scène d’un pogrom contre la population kurde-alévie. Pendant plusieurs jours, des hordes d’islamo-fascistes turcs se revendiquant du mouvement ultra-nationaliste des Loups gris ont fait régner la terreur dans la ville, prenant pour mot d’ordre le sermon criminel d’un imam local nommé Mustafa Yıldız : « Le jeûne et la prière ne feront pas de vous un pèlerin ; quiconque tue un Alévi gagne autant en charité que s’il faisait cinq pèlerinages à la Mecque. »

Dans les quartiers alevis, les agresseurs ont saccagé les commerces et traîné les habitants hors de chez eux, se livrant aux pires atrocités. Des femmes ont été violées, des enfants et des personnes âgées assassinés de sang froid.

Quelques jours avant le massacre, les maisons des Alévis ont été marquées d’une croix rouge à la mode « nazie », signe d’un massacre de masse ciblé et bien planifié. Dès l’entrée en scène des Loups gris, les forces de sécurité turques se sont retirées, s’abstenant d’intervenir pendant plusieurs jours. Officiellement, 111 personnes sont mortes dans le pogrom ; mais, selon des chiffres non officiels, le massacre aurait fait 500 à 1 000 victimes. Des centaines de personnes ont par ailleurs été blessées.

Les auteurs du massacre de Maraş n’ont jamais été traduits en justice. Comme tant d’autres massacres, le pogrom contre les Kurdes-alévis de Maraş n’a jamais trouvé de place dans l’historiographie contemporaine de la Turquie. Dans ville aujourd’hui quasi-exclusivement habitée par une population turque-sunnite, toute mémoire du massacre a disparu.