Condamné à perpétuité en 1995, İzzettin Tekmen a finalement été libéré après trois décennies passées en détention, malgré la présence de huit balles encore logées dans son corps.
İzzettin Tekmen, condamné à perpétuité en 1995 avec huit balles dans le corps.

Condamné à perpétuité en 1995, İzzettin Tekmen a finalement été libéré après trois décennies passées en détention, malgré la présence de huit balles encore logées dans son corps.

İzzettin Tekmen, détenu depuis 30 ans et incarcéré à la prison de haute sécurité n°2 de Diyarbakır, a été libéré lundi.

Sa libération, initialement prévue pour le 13 janvier, avait été reportée de dix mois par la commission d’observation et d’administration pénitentiaire. Celle-ci avait justifié son report en raison de son absence aux formations et ateliers proposés en détention. Cependant, après un recours déposé par sa famille, la décision a été annulée, permettant ainsi sa remise en liberté. À sa sortie de prison, Tekmen a été accueilli par ses proches.

Un parcours marqué par la violence et l’emprisonnement

En 1994, Tekmen a été pris pour cible par l’armée turque. Selon ses proches, les forces militaires lui auraient tendu un piège en simulant un affrontement avant d’ouvrir le feu sur lui, lui tirant 18 balles. Présumé mort, il a été laissé à l’hôpital par les soldats. Grâce aux efforts de sa famille, il a pu être soigné, mais seulement dix balles ont été retirées de son corps ; les huit restantes sont restées incrustées dans ses chairs.

Le 13 janvier 1995, alors qu’il portait encore ces projectiles, il a été arrêté et emprisonné. Jugé par le tribunal de sûreté de l’État de Diyarbakır, il a été condamné à la réclusion à perpétuité pour tentative de séparation d’une partie du territoire sous souveraineté turque.

Durant ces 30 années de détention, Tekmen a été transféré dans plusieurs prisons, notamment à Siirt, Diyarbakır, Yozgat, Bandırma et Balıkesir. Il a purgé sa peine malgré des séquelles physiques lourdes, portant toujours dans son corps les stigmates de son arrestation.

Sa libération marque la fin d’un long calvaire pour lui et sa famille.