Ayant établi des postes de contrôle à Metîna et Amêdiyê, les troupes turques procèdent à des vérifications d’identité, menacent les habitants locaux et évacuent de force les villages de la région.

L’État turc, qui mène des attaques d’invasion et établit des centaines de points militaires au Sud-Kurdistan (Kurdistan irakien) depuis des années, a récemment déployé plus de 300 véhicules blindés et chars dans la région, accompagnés d’un grand nombre de soldats. Alors que des images sur le terrain confirment les rapports médiatiques indiquant que les troupes turques ont installé des postes de contrôle dans le sud-Kurdistan, des rapports signalent de nouvelles activités et violations par l’armée d’occupation dans la région.

Citant des sources locales, l’agence Rojnews a rapporté samedi que des soldats turcs ont attaqué le village de Dergelê dans la ville de Kanî Masî à Duhok la nuit dernière. Les occupants ont menacé les villageois et leur ont ordonné d’évacuer le village dans les 24 heures.

L’armée turque souhaite occuper l’ensemble du territoire du Sud-Kurdistan avec la coopération du PDK, le parti au pouvoir dans la région autonome du Kurdistan. Les envahisseurs, qui ont attaqué des localités la nuit dernière, évacuent de force les villages en exerçant des pressions sur les résidents.

Selon les Christian Peacemaker Teams (CPT), les forces armées turques ont lancé une nouvelle offensive militaire au Kurdistan irakien avec jusqu’à 300 chars, opérant sur le terrain à Barbary Balla depuis dix jours et entrant dans plusieurs villages de la région. Le CPT a déclaré le 27 juin : « Au cours des dix derniers jours, les forces armées turques sont entrées dans les villages d’Ura, Seraro, Aradina, Keste, Chalke et Babire par les routes militaires construites en janvier de cette année. Au cours des trois derniers jours, près de 1000 soldats turcs ont été aperçus faisant des allers-retours entre la base militaire de Gre-Barukh (la plus grande base militaire turque au Kurdistan irakien, construite en 1997) et la montagne Metina derrière le sous-district de Bamarne. Depuis la matinée du 25 juin, les forces armées turques ont mis en place un poste de contrôle entre les villages de Babire et Kani Belave, et toute personne empruntant cette route verra ses papiers d’identité vérifiés par les soldats turcs. »

« Un autre objectif de l’opération militaire turque est d’atteindre la montagne Hawt Tabaq via Shiladze, puis de contrôler la chaîne de montagnes Gara. Si cela se produit, le gouvernement régional du Kurdistan (KRG) perdra 70 à 75 % de son pouvoir dans le gouvernorat de Duhok. En même temps, cette manœuvre militaire est une réponse à la construction récente de bases par les gardes-frontières irakiens pour empêcher la Turquie de pénétrer davantage dans le Kurdistan irakien cette année », a déclaré l’organisation.

Le CPT a averti : « Si la Turquie atteint son objectif dans cette opération militaire, alors des dizaines de villages et de villes seront gravement menacés, et des centaines de villageois et de civils seront déplacés. Une portion essentielle des terres du Kurdistan serait aux mains des forces armées turques, et il serait presque impossible de les reprendre sous le contrôle du KRG et du gouvernement irakien. »