Menée par des femmes, une manifestation s’est déroulée dimanche soir dans la métropole du Sud-Kurdistan, Sulaymaniyah. Son objectif: protester contre l’opération militaire turque et la collaboration du clan Barzani avec le régime d’Erdogan.
A l’initiative des femmes, des centaines de personnes sont descendues dans les rues de Sulaymaniyah, dimanche soir, pour protester contre l’invasion des zones de défense de la guérilla dans le Sud-Kurdistan (nord de l’Irak). L’opération a été lancée par l’armée turque en coopération avec le Parti démocratique du Kurdistan (PDK, dominé par le clan Barzani) le 17 avril.
Dans les rues de Sulaymaniyah, les manifestantes ont exprimé leur solidarité avec les guérilleros du Parti des Travailleurs du Kurdistan (PKK) et condamné la collaboration du PDK, parti au pouvoir au Sud-Kurdistan. « Non à l’occupation et à la collaboration » pouvait-on lire sur une bannière. Les manifestantes ont scandé des slogans pour exprimer leur soutien à la guérilla et leur colère contre la famille Barzani.
Les dirigeants du PDK ont rencontré des représentants du gouvernement turc à plusieurs reprises avant le début de l’invasion. Le premier jour de l’offensive, les hélicoptères d’attaque turcs n’ont pas décollé du territoire turc, mais des bases turques situées au Sud-Kurdistan. Le plan de la Turquie, établi en coordination avec le PDK, était d’attaquer les zones de la guérilla de tous les côtés et de couper les voies de communication.
Quant à l’Union patriotique du Kurdistan (UPK), deuxième parti de la région, elle condamne l’offensive turque, tout comme le ministère irakien des affaires étrangères. Muqtada al-Sadr, le chef du plus grand groupe parlementaire d’Irak, a également condamné la guerre d’agression et mis en garde la Turquie. En tant que pays souverain, l’Irak ne restera pas silencieux face aux attaques turques, a déclaré M. Sadr. Tant en Irak qu’au Sud-Kurdistan, le PDK est seul à soutenir l’offensive d’Ankara.