Une famille arménienne de Raqqa a été libérée par les combattants des FDS et envoyée à Girê Spî (Tell Abyad). Elle fait partie des 150 familles libérée par les FDS au nord de Raqqa, le 8 août dernier.
A Raqqa, ville où cohabitaient auparavant de multiples groupes ethniques et confessionnels, près de 60 familles arméniennes étaient restées après le début de la crise syrienne. Ce nombre était allé en diminuant après l’invasion de la ville par Daesh.
Araksi Gomeciyan, l’un des 8 membres de la famille libérée le 8 août a raconté ses conditions de vie à Raqqa.
« Nous ne pouvions pas sortir de la maison »
« Quand les gangs de Daesh sont entrés dans la ville, nous ne pouvions sortir de nos maisons, a confié cette mère de famille de 60 ans. Nous faisions nos prières à la maison, parce qu’ils avaient détruit nos églises. Ils nous forçaient à porter des vêtements noirs et même des gants noirs. Et ils arrêtaient ceux qui n’obéissaient pas. Ils ne nous ont même pas permis de vendre notre maison et de partir ailleurs. »
« Nous sommes la dernière famille arménienne de Raqqa, a ajouté Araksî, mais nous avons été contraints de quitter la ville, parce que nous n’avions plus d’autre choix. La guerre s’intensifiait et nous n’avions plus suffisamment de pain et d’eau. Nous subsistions avec le peu de riz et de blé qui nous restaient. »
« Nous étions obligés de nous laisser pousser la barbe et de payer des taxes »
Un autre membre de la famille, Karbîs Gomeciyan, a dit que les gangs de Daesh n’avaient pas approché les arméniens au début de l’invasion, mais que par la suite, ils avaient forcé les hommes de plus de 18 ans à se laisser pousser la barbe et à payer une taxe. Il a précisé que ceux qui n’obtempéraient étaient chassés de la ville par Daesh. « Le massacre et la déportation des arméniens ont été perpétrés pas l’Etat turc d’abord, puis par Daesh. L’objectif commun poursuivi est d’arracher les peuples à leurs terres. »
« Daesh ne représente pas l’Islam »
Karbîs Gomeciyan a indiqué que Arméniens et musulmans cohabitaient pacifiquement, partageant les joies et les peines. « Dans l’Islam, on n’a pas le droit de tuer. Cette religion enseigne au contraire la compassion. Mais les gangs de Daesh n’ont rien à voir avec l’Islam », a-t-il ajouté, avant d’indiquer qu’ils avaient été tristes de quitter Raqqa, mais contents d’avoir été sauvés et accueillis par les FDS. »
Les unités spéciales des FDS ont, jusqu’à présent, sauvé des milliers de personnes des mains de Daesh.
Source : ROJINFO