Suite aux attaques de l’armée turque et ses alliés à Afrin, de nombreuses familles ont dû fuir la ville pour s’installer au camp Berxwedan à Shahba. Les enfants qui ont dû interrompre leurs études ont repris le chemin de l’école, mais cette fois au sein du camp où des tentes sont mises à la disposition des enseignants et leurs élèves pour la poursuite du programme scolaire.
Les bombardements aériens de l’armée turque ont fait de nombreuses victimes dans la ville d’Afrin où 30 étudiant(e)s et 2 professeur(e)s ont été tué(e)s. 86 des 318 écoles sont aujourd’hui totalement détruites, laissant 42 000 élèves de l’école primaire, 9 000 du collège, 550 de l’institut et 450 étudiants de l’université sans école.
C’est dans ce contexte que le comité de l’éducation et l’auto-administration d’Afrin ont installé des tentes pour les élèves de l’école primaire. 400 élèves du CP à la 6ème y poursuivent leurs études.
L’enseignant Dijwar Ibrahim s’est exprimé concernant cette nouvelle école, il a annoncé que ce projet ne se limitera pas au camp Berxwedan et sera mis en place dans de nombreuses villes de Shehba puis a ajouté « au sein de nos écoles les élèves suivent des cours de kurde, arabe, anglais, de culture, de morale et de sport. Nous faisons cours comme si nous étions à Afrin.
Cependant, nous avons besoin de beaucoup de choses dont des cahiers, des stylos et d’autres outils scolaires. Par exemple nous n’avons pas beaucoup de cahiers. Les élèves ont des cours de kurde, arabe puis anglais de la CM1 à la 6ème mais un seul cahier pour ces trois langues. Nous n’avons pas de livres et malheureusement nos élèves écoutent leurs enseignants en s’asseyant par terre, ce qui ne sont pas les meilleures conditions pour l’apprentissage. »
Dijwar Ibrahim a ensuite souligné l’importance d’un suivi psychologique des élèves : « Afrin était une ville tranquille, les enfants d’Afrin ne connaissaient pas la guerre. Puis ils ont subitement fait face à des bombardements. Leurs écoles ont été détruites, et cela a eu beaucoup d’impact sur la psychologie des enfants. Ils ne vont plus à l’école depuis trois mois, ce qui a influencé leur niveau scolaire. Les enfants ont du mal à s’adapter. Notre but est d’éloigner les enfants de cette ambiance. Ils devront surmonter leurs peurs. Nous leur expliquons pourquoi nous sommes ici et pourquoi nous repartirons à Afrin.
Cette période est très difficile pour eux, notamment pour celles et ceux qui ont perdu leurs pères. Nous discutons avec eux, jouons avec eux. En nous occupant d’eux, nous tentons de les éloigner de l’atmosphère pesante. Lorsque nous rencontrons les familles nous leur expliquons le comportement à adopter. Les enfants doivent s’éloigner de la guerre et ne pas rester bloqués sur ce qui s’est passé ».
L’enseignant a ensuite appelé les organisations internationales et civiles à soutenir ces écoles.