Les personnes déplacées du canton d’Afrin qui se trouvent actuellement dans des camps de la région de Shehba, au nord de la Syrie, ont confié à l’agence de presse Hawar News (ANHA) leur détermination à résister pour la libération de leur région occupée par la Turquie depuis 2018. 

L’armée turque a mené ses premières attaques sur le canton d’Afrin le 20 janvier 2018, utilisant pour ce faire tout son arsenal militaire. En mars 2018, la région était entièrement occupée par la Turquie et ses mercenaires djihadistes alliés, et des centaines de milliers de personnes étaient forcées de fuir, ceci dans le silence international.

Originaire du village de Mariamin, Hassan Sheikh Hassan a déclaré : « Nous ne pouvons pas oublier le jour où les attaques sur Afrin ont été lancées. Ce fut douloureux. 72 avions ont bombardé une population civile, tuant des enfants, des femmes et des hommes. »

Considérant que l’attaque était « une conspiration internationale », Sheikh Hassan dit avoir été témoin des violents bombardements de l’aviation turque qui ont entraîné la mort de nombreux civils.

Faisant référence à la résistance du peuple d’Afrin, il a déclaré : « Le peuple d’Afrin a résisté malgré ses faibles capacités face aux technologies les plus sophistiquées de la Turquie. » Et d’ajouter : « les pays qui prônent la liberté et la démocratie se sont contentés d’observer en silence. »

Une autre déplacée d’Afrin, Nariman Sheikho, a déclaré : « L’État fasciste turc a occupé Afrin pour l’annexer à la Turquie, comme il l’a fait dans le district d’Iskenderun. Ses attaques sur Girê Spî (Tall Abyad) et Kobanê visent à étendre son territoire et faire revivre l’empire ottoman à travers le Moyen-Orient, aux dépens des Kurdes. »

« Mais la Turquie va échouer dans ces tentatives, car en tant que peuple d’Afrin, nous sommes déterminés et avons une forte conviction, nous allons libérer Afrin et retourner sur nos terres », a-t-elle ajouté.

« La population d’Afrin a résisté pendant 58 jours face aux attaques des forces d’occupation turques », a rappelé Muhammad Fatiko, également déplacé par l’invasion d’Afrin. « Les forces d’occupation ont tué des centaines de civils à Afrin – des gens de notre peuple, des voisins – tous innocents. Comment le monde peut-il supporter la souffrance d’Afrin ? »

Suzan Mustafa a également dû quitter Afrin, il y a près de trois ans, devant l’arrivée des envahisseurs turcs. « La Turquie a transformé un lieu sûr comme Afrin en un champ de meurtres et de chaos. Elle a kidnappé des femmes, tué des enfants et commis de nombreux crimes contre la population locale », a-t-elle souligné.