Les avocats d'Öcalan ont déposé une énième requête devant le parquet de Bursa afin de rencontrer leur client sur l'île-prison d'Imrali

L’équipe juridique chargée de la défense d’Abdullah Öcalan a déposé une énième requête devant le parquet de Bursa afin de rencontrer le leader kurde détenu en isolement depuis 1999 sur l’île-prison d’Imrali. La dernière rencontre d’Öcalan avec ses avocats remonte à août 2019.

Quatre avocats du dirigeant kurde Abdullah Öcalan – Rezan Sarıca, Faik Özgür Erol, Raziye Öztürk et Emran Emekçi – ont, une fois de plus, déposé une demande auprès du ministère public de Bursa et de la direction du centre pénitencier d’Imrali pour rencontrer leur client.

Le 14 mars 2021, des rumeurs se sont répandues sur les réseaux sociaux selon lesquelles Öcalan était mort en prison, ce qui a suscité des mouvements de protestation dans le monde entier. Suite aux manifestations de grande ampleur exigeant des nouvelles du leader kurde, les autorités turques ont autorisé une courte conversation téléphonique entre Öcalan et son frère, le 25 mars suivant, soit près d’un an après un précédent contact téléphonique

La conversation téléphonique, qui avait lieu sous la supervision du bureau du procureur général d’Urfa, a été brusquement interrompue au bout de quelques minutes. Il en a été de même pour l’échange téléphonique qui a eu lieu le même jour entre un autre détenu d’Imrali, Hamili Yıldırım, et sa famille.

La dernière rencontre d’Öcalan avec ses avocats remonte au 7 août 2019. Il s’agissait de la dernière d’une série de cinq visites autorisées entre mai et août 2019, après 8 ans d’interdiction.

Depuis, toutes les demande de visite des avocats ont été rejetées, soit implicitement, soit sur le fondement de peines disciplinaires dont, d’ailleurs, les avocats n’avaient pas été préalablement informés. 

En outre, les avocats d’Öcalan sont régulièrement confrontés à des poursuites pénales. Une enquête ouverte en 2012 contre plusieurs d’entre eux a été récemment reprise par le parquet d’Istanbul. Dans le réquisitoire qui vient d’être accepté par la cour pénale d’Istanbul, les avocats sont accusés d’ « appartenance à une organisation terroriste ». Les rares entretiens qu’ils ont eu avec leur client sont retenus comme éléments à charge, de même que les déclarations qu’ils ont faites à la presse pour dénoncer l’isolement carcéral.