Le ministre turc de la défense Hulusi Akar arrive à Berlin ce mardi pour rencontrer son homologue allemande Annegret Kramp-Karrenbauer afin d’obtenir le feu vert pour une nouvelle attaque sur Shengal et sur les régions autonomes du nord et de l’est de la Syrie (AANES).
« Les seigneurs de la guerre n’ont pas de repos », a déclaré la Confédération des Communautés du Kurdistan (KON-MED, organisation faîtière des associations kurdes en Allemagne), appelant à manifester devant le ministère fédéral de la défense, à l’occasion de la visite dans la capitale allemande du ministre turc de la défense Hulusi Akar.
Le fait que Hulusi Akar soit reçu par son homologue allemand – officiellement pour une réunion de travail sur le différend gazier entre la Grèce et la Turquie – est vivement dénoncé par KON-MED qui a appelé à manifester dans un communiqué :
« L’État turc est une cause globale de conflit. Que ce soit en Syrie, en Libye, en Méditerranée orientale ou dans le Caucase – l’État fasciste dirigé par Recep Tayyip Erdogan ne se contente pas de s’immiscer dans les conflits et les guerres internationales, il les attise. »
« Même si Akar se présente à Berlin en costume-cravate, cela ne change rien au fait que, en tant que général de guerre d’Erdoğan, il est le principal planificateur des massacres et de la guerre génocidaire en Syrie et dirige également les conflits en Libye et en Méditerranée », a déclaré KON-MED.
« Ankara cause tous ces problèmes et en profite. Si le gouvernement fédéral veut vraiment agir en tant que médiateur, il ne doit pas s’asseoir à la table des négociations avec les occupants et leurs ministres, dont les mains sont ensanglantées. Les seuls interlocuteurs légitimes sont les peuples kurde et turc, qui doivent être rencontrés à une table de paix. Sinon, l’Allemagne ne soutiendrait que Erdoğan. »
KON-MED a ajouté : « Quand l’État turc fera-t-il l’objet d’un rappel à l’ordre par l’Allemagne ? Visiblement, le gouvernement fédéral n’est pas gêné par les massacres contre la population kurde et la destruction de villes kurdes, ni par l’occupation du nord de la Syrie. Mais qu’en est-il de l’Europe ? Quand l’Allemagne va-t-elle réagir ? Lorsque la Turquie aura occupé l’ensemble de Chypre ? Lorsqu’elle commencera à dépouiller les Chypriotes de toutes leurs richesses après avoir foré le gaz naturel en Méditerranée orientale ? C’est pourquoi nous appelons à protester contre la visite à Berlin du ministre du crime, de la guerre et l’invasion. »