Le 11 janvier dernier, une femme a perdu la vie après avoir été heurtée par une voiture à Kiziltepe, dans la province kurde de Mardin. Il s’est avéré que le véhicule en question appartenait aux forces armées turques et que le conducteur était un sergent.
Hazna Su, 52 ans, se trouvait sur un passage pour piétons de Kiziltepe le 11 janvier, lorsqu’elle a été heurtée par un véhicule roulant à grande vitesse qui a violé le feu rouge.
Projetée sur plusieurs mètres, Hazna Su est décédée sur place. Suite à l’incident, les médias turcs ont rapporté que le véhicule avait une « plaque d’immatriculation étrangère ». Cependant, l’identité du conducteur arrêté sur les lieux n’a pas été dévoilée.
Bien que les autorités turques aient tenté de dissimuler les indices, il s’est avéré que la voiture était une Wolksvagen Amarok appartenant aux forces armées turques et qu’elle était conduite par un sergent. L’on a appris par ailleurs que le véhicule était affecté aux zones occupées par la Turquie dans le nord de la Syrie.
Les incidents liés à la circulation des véhicules militaires dans les quartiers résidentiels sont fréquents au Nord-Kurdistan. Lundi dernier, un jeune homme de 23 ans a été grièvement blessé après avoir été percuté par un blindé de l’armée turque à Cizre, dans la province de Sirnak. En septembre 2021, c’est un enfant de 7 ans qui a été heurté et tué par un engin militaire à Idil, un autre district de Sirnak.
Selon un rapport publié par la branche de Diyarbakır de l’Association des droits de l’homme (IHD) en septembre 2021, au moins 42 personnes, dont 20 enfants, ont perdu la vie à cause des véhicules blindés entre 2008 et 2021.
Les auteurs de ces incidents mortels bénéficient d’une impunité systématique garantie par un système judiciaire aux ordres de L’État turc.