La demande de libération de l’ancien co-président du Parti Démocratique des Peuples (HDP), Selahattin Demirtas, motivée par les risques d’infection au Covid-19, a été rejetée samedi par la Cour d’Assises d’Ankara.
Mahsuni Karaman, un des avocats de Demirtas, a dénoncé « une décision complètement arbitraire, dépourvue de fondement juridique, que la cour a mis deux semaines à prendre».
Les avocats de Demirtas avaient argué que la vie du politicien de 46 ans était en danger en raison de l’insuffisance des mesures de protection prises dans les prisons pour lutter contre la pandémie de Covid-19. Selahattin Demirtas souffre d’hypertension pulmonaire et du syndrome de l’apnée du sommeil. Il fait ainsi partie d’un groupe à risque en termes de vulnérabilité au Covid-19. Selon les autorités, plus de deux tiers des personnes décédées de cette maladie en Turquie souffraient d’hypertension ou d’hypertension pulmonaire.
Selahattin Demirtas a été emprisonné en novembre 2016, en même temps que de nombreux autres responsables du HDP. Il est détenu depuis dans la prison de haute sécurité d’Edirne, à l’ouest de la Turquie. A la fin du mois de novembre 2019, il a été victime dans sa cellule d’un malaise vagal qui lui a fait perdre connaissance. C’est son compagnon de cellule, l’ancien député HDP Abdullah Zeydan, qui lui a prodigué les premiers soins. Malgré une recommandation médicale, Demirtas n’a pas été transféré à l’hôpital qu’une semaine plus tard.
Figen Yüksekdağ reste également en prison
Début avril, un autre tribunal d’Ankara a également rejeté la demande de libération de l’ancienne co-présidente du HDP Figen Yüksekdag. Ses avocats avaient également plaidé les risques face à la pandémie en prison, déclarant que cela constituerait une violation de son droit à la vie. Ils ont également rappelé que Figen Yuksekdag était emprisonnée depuis près de trois ans et demi, uniquement à cause de ses activités politiques. La cour a rejeté la demande de libération au motif qu’il n’y avait pas de preuve évidente de violation du droit à la vie, estimant que la propagation de la maladie virale dans la prison n’était pas prouvée.