Le secrétaire d'Etat américain Antony Blinken s'est rendu en Turquie jeudi pour des discussions sur la Syrie.
Blinken et Erdogan au palais présidentiel turc à Ankara jeudi 12 décembre

Le secrétaire d’Etat américain Antony Blinken s’est rendu en Turquie jeudi pour des discussions sur la Syrie. Face à Erdoğan, il a réaffirmé son respect pour les droits humains. Lors d’un arrêt en Jordanie, il a déclaré que les FDS étaient essentiels dans la lutte contre l’EI.

Après la chute du régime de Bachar el-Assad, le secrétaire d’État américain Antony Blinken s’est rendu en Turquie pour discuter de l’action de son partenaire de l’OTAN en Syrie, notamment à l’égard des forces à dominante kurde dans le pays. Lors d’une rencontre avec le président turc Recep Tayyip Erdoğan à Ankara jeudi, Blinken a réaffirmé « l’importance que tous les acteurs en Syrie respectent les droits de l’homme, observent le droit international humanitaire et prennent toutes les mesures possibles pour protéger la population civile, y compris les membres des minorités ».

La Turquie considère les Unités de défense du peuple et des femmes YPG/YPJ, qui forment l’épine dorsale des Forces démocratiques syriennes (FDS), comme une émanation du Parti des Travailleurs du Kurdistan (PKK). Ankara profite désormais de la chute d’Assad pour renforcer les attaques contre la région autonome du nord et de l’est de la Syrie sous le couvert de prétendues préoccupations sécuritaires, et repousser davantage les FDS, ceci afin d’étendre sa zone d’occupation dans le nord de la Syrie.

Selon le porte-parole du département d’Etat américain Matthew Miller, Blinken a évoqué, lors de la rencontre de plus d’une heure avec Erdoğan et son ministre des Affaires étrangères Hakan Fidan, la « nécessité de s’assurer que la coalition de lutte contre l’État islamique (EI) puisse continuer à remplir son importante mission ». Lors d’un arrêt en Jordanie avant son départ pour la Turquie, Blinken a toutefois reconnu un « intérêt réel et clair » de la Turquie concernant le PKK. « En même temps, nous voulons éviter de déclencher des conflits supplémentaires en Syrie, alors que nous voulons voir la transition vers un gouvernement de transition et donc une meilleure voie pour la Syrie », a-t-il poursuivi.

« Cela implique également de s’assurer que l’EI ne réapparaisse pas. Et les Forces démocratiques syriennes, que nous soutenons, sont essentielles pour que cela n’arrive pas », a poursuivi Blinken. Elles ont contribué de manière décisive à « tenir en échec » l’EI et surveillent les centres de détention dans lesquels sont emprisonnés des milliers de terroristes étrangers de l’EI. « C’est une tâche importante et nous devons voir qu’elle se poursuit à l’avenir », a ajouté Blinken. Une nouvelle rencontre du secrétaire d’État américain avec son homologue turc Fidan et le président turc Erdoğan est prévue dans la journée.