Aujourd'hui marque le 42e anniversaire du plus violent des coups d'État militaires subis par la Turquie au cours des XXe et XXIe siècles.

Aujourd’hui marque le 42e anniversaire du plus violent des coups d’État militaires subis par la Turquie au cours du dernier siècle.

Après sa fondation en 1923, la République turque a été secouée par plusieurs coups d’État militaires. Le plus ravageur est le putsch dirigé par le général Kenan Evren le 12 septembre 1980. Après cette période, la Turquie ne s’est jamais remise des confrontations entre les différents pouvoirs composant l’appareil étatique. Ces dernières années, un processus de coup d’État latent, non moins dévastateur que celui du 12 septembre, se poursuit aujourd’hui sous Erdogan.

Le 12 septembre 1980, un Conseil de sécurité nationale composé de l’état-major de l’armée turque dirigé par le général Kenan Evren prend le pouvoir et proclame l’état de siège dans tout le pays. De Bulent Ecevit à Arplarlan Turkes, en passant par Suleyman Demirel et Necmettin Erbakan, les dirigeants des différents partis politiques sont arrêtés, l’Assemblée nationale est dissoute et les activités des associations et des syndicats sont interdites. Un amiral à la retraite, Bulent Ulusu, est chargé par la junte de constituer un gouvernement.

Le putsch du 12 septembre 1980 est le troisième coup d’État connu par la Turquie en trente ans, après ceux du 27 mai 1960 et du 12 mars 1971. Entre 1971 et 1984, la violence et la répression contre les Kurdes et contre la gauche atteignent leur apogée. Toute une génération est décimée.

Voici en chiffres le bilan tragique du coup d’Etat du 12 septembre : 

650.000 personnes arrêtées.

1.683.000 personnes fichées sur liste noire.

230.000 personnes jugées dans 210.000 procès.

517 personnes condamnées à la peine de mort.

50 personnes exécutées en application de la peine de mort (dont 26 prisonniers politiques, 23 prisonniers de droit commun et 1 militant d’Asala).

388 000 personnes privées de passeport.

30 000 personnes licenciées

14 000 personnes radiées de la nationalité turque

30 000 personnes exilées à l’étranger

300 personnes mortes de manière suspecte.

171 personnes tuées sous la torture.

937 films interdits

23 677 associations dissoutes

3 854 enseignants, 120 maitres de conférences et 47 juges licenciés.

Des centaines de journalistes condamnés à la prison

300 journalistes agressés.

3 journalistes exécutés

303 procédures pénales ouvertes contre 13 grands journaux.

39 tonnes de journaux et de magazines détruites.

299 personnes mortes en prison.