Emprisonnée depuis décembre 2016, l'avocate et ancienne députée kurde Aysel Tugluk est maintenue en détention malgré de graves problèmes de santé

Le HDP a partagé une vidéo pour attirer l’attention sur les conditions de détention de l’ancienne députée kurde Aysel Tugluk atteinte de « démence ».

Le Parti démocratique des peuples (HDP) a partagé une vidéo sur les réseaux sociaux afin d’attirer l’attention sur l’état de santé de la politicienne et avocate emprisonnée Aysel Tugluk qui souffre de « démence ».

La voix off qui parcourt la vidéo dit ceci: « Je suis de celles dont l’histoire de résistance a été écrite avant la naissance sur une terre tourmentée. Je suis née dans un combat et j’ai passé ma vie à me battre… Quand j’avais 14 ans, ils ont assassiné mon frère en prison. J’ai toujours gardé cette douleur dans mon cœur. Ensuite, il y a eu les massacres, les morts, les tortures, les attaques, les détentions. Mais je ne me suis pas arrêtée; il fallait toujours être en première ligne pour arrêter les souffrances infligées à ce peuple. Je n’ai pas abandonné ma lutte honorable. 

Mon nom est Aysel Tugluk, femme politique kurde. Mon premier combat a commencé par le droit pour changer le sort des femmes dans le pays où je suis née. Puis, j’ai poursuivi le combat à travers la politique pour partager la souffrance d’un peuple opprimé et persécuté, rendre visible la lutte et l’unité des peuples et défendre leur existence. Ce n’était pas facile. Comme beaucoup de femmes politiques kurdes, j’ai dû faire face à de nombreux obstacles. Finalement, j’ai été arrêtée et emprisonnée en 2016. 

Puis, il y a eu le décès de ma mère. Avant même de pouvoir surmonter la douleur, j’ai vu la barbarie exercée lors de ses funérailles. On ne peut accepter cette violence faite aux êtres chers, aux mères. Ma mère était l’une de celles qui s’est tenue toujours droite, malgré la douleur et les tourments de cette région. Même si mes souvenirs s’effacent lentement, je me souviens de ce qui s’est passé. Je veux effacer ces souvenirs de ma mémoire. Qu’ils s’effacent, je ne veux pas entendre ces voix.

“Je ne sais pas si quelqu’un peut entendre ma voix, mais je veux vous entendre davantage”

Malgré un rapport disant que je ne peux pas rester en prison, je suis aujourd’hui soumise à un isolement lourd, comme des dizaines d’autres prisonniers malades. Même si vous avez écrit ‘terroriste’ dans le procès-verbal de l’audience, je n’ai pas abandonné, ne serait-ce qu’un jour, mon combat honorable. C’est précisément pour cette raison que j’ai été condamnée à la prison. Ils essaient de me faire oublier. J’écoute derrière les murs les voix de la solidarité de milliers de personnes. C’est la lutte honorable des peuples qui nous mènera vers la lumière. Je ne sais pas si quelqu’un peut entendre ma voix, mais je veux vous entendre davantage. »